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Au cœur de l’info : réformes et renouveau à la veille de la saison hippique 2025

Sur le plateau de Radio Plus, de g.à dr : Paul Foo Kune, Patrice Esmyot, Murvind Beetun, Neelkant Dulloo et Yahia Nazroo.

À quelques jours du début de la saison hippique, l’avenir de l’industrie des courses à Maurice a été évoqué dans l’émission Au cœur de l’info, sur Radio Plus. La réorganisation de la Gambling Regulatory Authority (GRA), la lutte contre les paris illégaux, l’intégrité dans les courses pour la saison 2025 ont été abordées.

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Animée par Murvind Beetun et Patrice Esmyot, responsable du « turf desk », l’émission réunissait plusieurs invités de marque : Paul Foo Kune (stable manager), Yahia Nazroo (nouveau « stipe ») et Neelkant Dulloo (membre du conseil d’administration de la GRA). Ramapatee Gujadhur, entraîneur de renom et le président du MTCJC, Santosh Kumar Gujadhur, sont également intervenus par visioconférence.

Face à la perte de confiance du public après des années de controverses, le gouvernement en place depuis novembre 2024 a mis en avant la nécessité de restaurer la crédibilité de l’industrie. Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a critiqué la Horse Racing Division (HRD) pour ses manquements, tout en affirmant que l’ancienne direction de la GRA œuvrait pour les intérêts d’un individu en particulier.

Dans ce contexte, une réorganisation en profondeur a été entreprise. Veeshal Chumroo a été nommé président de la GRA et Chayyan Ringadoo en est devenu le CEO. Une nouvelle équipe a été constituée pour mener à bien la volonté gouvernementale de redonner ses lettres de noblesse aux courses hippiques.

Paris illégaux : un fléau persistant

« Nous avons revu toute la stratégie dès décembre », a expliqué Neelkant Dulloo. « Des appels à candidatures ont été lancés, des recrutements effectués dans plusieurs secteurs clés. Aujourd’hui, je peux dire que notre équipe est prête à 90 %. »

Il a également précisé qu’un essai avait été mené la semaine précédente et s’était déroulé sans accroc. « Nous ne sommes pas en phase de rodage. Nous sommes expérimentés, nous avons mis à jour notre arsenal juridique et chaque département a désormais un responsable. Des démarches sont en cours pour une affiliation à des instances internationales, car nous voulons regagner la confiance du public. »

Concernant le retard pris dans l’octroi des permis, il a évoqué la nécessité de mener des vérifications rigoureuses. « La transparence est essentielle. Nous devons éviter que des personnes mal intentionnées infiltrent le système », a-t-il expliqué.

Le problème des paris illégaux a aussi été largement abordé. Par visioconférence, l’entraîneur Ramapatee Gujadhur a insisté sur l’importance de revoir la taxe sur les paris, actuellement fixée à 14 %. Selon lui, une baisse encouragerait les parieurs à revenir vers le circuit légal, ce qui profiterait aussi bien aux organisateurs qu’à l’État. « Autrefois, l’industrie contribuait à hauteur de Rs 800 millions. Ce chiffre a chuté, en grande partie à cause de la prolifération des paris clandestins », a-t-il déclaré.

Paul Foo Kune a abondé dans le même sens, soulignant l’urgence d’une intervention de l’État. « La GRA et la police des Jeux auront un travail colossal. Les opérateurs illégaux progressent vite. Il faut agir », dit-il.

En réponse, Neelkant Dulloo a confirmé que des représentations ont été faites auprès des autorités compétentes, mais que tout changement nécessitera du temps.

Intégrité des courses 

Un autre sujet important : l’intégrité dans les courses. Yahia Nazroo, récemment nommé en tant que « stipendiary steward », a annoncé la fin des pratiques de location de chevaux, souvent utilisées pour dissimuler le véritable propriétaire.

« À partir de cette saison, les ‘prête-nom’ sont interdits. Ces pratiques ont semé la confusion et miné la crédibilité de notre sport. »

Paul Foo Kune a reconnu que ces montages existaient sous une forme déguisée, tout en se disant favorable à des règles plus claires.

Yahia Nazroo a également annoncé une approche plus sévère en matière de sanctions. « Il n’y aura plus de clémence. En cas d’infraction grave, un jockey pourrait être suspendu immédiatement, même en attente d’appel, à moins qu’il ne convainque le board des ‘stipes’ de le laisser monter. »

Des ajustements sont d’ailleurs prévus au niveau du comité d’appel, afin de raccourcir les délais. Il a aussi mentionné que, dans certains cas, les stipes pourraient intervenir avant même le départ d’une course via talkie-walkie, si des soupçons de tricherie surgissaient.

Soucieux de rassurer, Nazroo a reconnu que les commissaires doivent se montrer exemplaires dans leur attitude et leurs décisions, tout en appelant à la confiance du public.

Le MTCJC prêt, malgré des défis persistants

En visioconférence, le président du MTCJC, Santosh Kumar Gujadhur, a confirmé que le club est prêt à accueillir la saison 2025, même si certains ajustements sont encore en cours. « Tout n’est pas parfait, mais nous sommes opérationnels. Il nous faut juste un peu de temps pour tout régler », a-t-il précisé.

Il a aussi mis en avant la dimension sociale des courses, souhaitant en faire un événement familial accessible à tous.

Sur le plan financier, il s’est montré réaliste. « Nous anticipons des pertes cette saison. L’objectif est de retrouver un équilibre d’ici à deux ans. »

Il a par ailleurs dressé la liste des nombreux défis auxquels le MTC a dû faire face : l’état des pistes, les appels d’offres, le dossier complexe du bail avec le COIREC, les difficultés de recrutement (main-d’œuvre) et la situation financière.

Il a salué le travail de tous ceux qui ont œuvré en coulisses. « Sans leur engagement, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Merci à tous ceux qui ont contribué à ce redémarrage. »

 

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