Ya-t-il un climat de frayeur dans le pays ? C’est la question qui a été posée aux intervenants de l’émission « Au cœur de l’info » le mardi 8 novembre 2022 sur Radio Plus et sur Télé Plus, dans le cadre des récentes arrestations d’opposants politiques, notamment pour des affaires de drogue. Les journalistes Elodie Domun et Jean-Luc Emile ont reçu sur le plateau Ravi Rutnah, avocat et ancien parlementaire, et Chandra Rengasawmy, sociologue. Anishta Babooram, membre du Parti travailliste (PTr), Rama Valayden, avocat, Jean-Claude Bibi, avocat et militant des droits de l’homme, et Nelkanth Dulloo, avocat, sont intervenus par téléphone. La police n’a, pour sa part, pas répondu favorablement à l’invitation de Radio Plus.
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Ravi Rutnah ne pense pas qu’il y a un climat de frayeur général dans le pays. « Nous ne sommes pas un pays instable à ce point. Les autorités doivent faire leur travail comme il le faut. […] Il y a cependant un grave problème et la situation peut s’aggraver dans les années à venir. C’est la manière dont fonctionnent les institutions qui crée un climat de frayeur », a-t-il soutenu.
Chandra Rengasawmy a, lui, rappelé que Maurice est le pays le plus pacifique d’Afrique et le 28e au monde. « Cependant, il y a des cas de violence », a fait ressortir le sociologue.
Si Jean-Claude Bibi s’est, pour sa part, dit choqué par l’arrestation de Bruneau Laurette, est d’avis qu’on ne peut, cependant, pas dire qu’il y règne une atmosphère de peur. « J’ai moi-même parfois eu des difficultés à rencontrer un client qui a été arrêté. Il y a un aspect fondamental qui autorise chaque suspect à retenir les services de l’avocat de son choix », a-t-il ajouté.
Selon Anishta Babooram, membre du PTr, le climat de frayeur a gagné tout le pays. « Nous criminalisons tout. Une publication sur les réseaux sociaux peut être un délit », a-t-elle déclaré.
De son côté, Rama Valayden est catégorique. « Il y a une volonté de faire peur aux avocats. Il y a un climat de frayeur, mais faut-il céder à la panique ? Non », a affirmé l’avocat.
Son confrère Nelkanth Dulloo a lui confié avoir « très peur ». « Les avocats se battent pour un nouveau système, mais nous n’avons pas le support du public. Je reçois des menaces », a-t-il expliqué.
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