Le Budget 2022-2023 a fait l’objet de débats dans l’émission « Au cœur de l’info » du mercredi 8 juin, animée par Jane Lutchmaya et Anoop Dhookeeya. Gros plan sur les points forts à retenir.
Amit Bakhirta, CEO d’Anneau : «Les revenus du GM se sont accrus davantage à travers la TVA»
Amit Bakhirta, le CEO d’Anneau, s’attendait à ce que le ministre des Finances présente un Budget « assez socialiste » pour venir en aide à la population qui s’est appauvrie avec la forte poussée de l’inflation. Il explique qu’avec l’inflation cumulée et la dépréciation de la roupie vis-à-vis du dollar et de l’euro. « Depuis 2019, l’inflation cumulative, c’est-à-dire la perte du pouvoir d’achat est de 17 % et, si on ajoute la dépréciation, notre roupie a perdu 35 % de sa valeur durant ces trois dernières années. Certes, les mesures annoncées dans le Budget vont soulager la population, mais elles ne vont pas compenser cette perte accumulée de 35 % subie durant ces trois dernières années », fait-il ressortir.
S’il trouve qu’il y a des mesures extrêmement intéressantes pour aider la population, Amit Bakhirta estime néanmoins que le soutien doit venir au niveau de la politique monétaire. À cet effet, il estime que « la Banque centrale doit jouer son rôle ».
Parlant du financement de ces mesures sociales, Amit Bakhirta explique que le Budget est un exercice de réajustement : « Il y a différents fonds qui n’ont pas été utilisés et des projets qui n’ont pas été réalisés dans le Budget de l’année dernière, sans compter les différents « savings ». Il faut aussi comprendre qu’avec les hausses des prix, les revenus du gouvernement se sont accrus davantage à travers la TVA. Finalement, la trésorerie du gouvernement est mieux qu’en 2020 », dit-il.
Suttyhudeo Tengur, président de l’Apec : «Pe donn dan lame drwat pou repran dan lame gos»
Le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des Consommateurs (Apec) avance qu’en raison de la situation économique difficile, le gouvernement n’a d’autres choix que de soutenir sa population pour éviter une crise sociale.
Parlant du financement de ces mesures, Suttyhudeo Tengur avance que le gouvernement peut puiser des revenus dérivant de la Taxe à Valeur Ajoutée (TVA) et des contribuables à travers l’impôt sur les revenus, entre autres. « En donnant Rs 1 000 aux salariés, plusieurs d’entre eux pourraient être éligibles pour le paiement de la taxe. Pe donn dan lame drwat pou repran dan lame gos », souligne-t-il.
Eric Ng, économiste : «Il aurait fallu plus de ciblage»
L’économiste Eric Ng explique que le gouvernement a tout fait pour atténuer la perte du pouvoir d’achat de la population à travers, notamment un Direct Income Support, un contrôle des prix, des subventions sur les produits fournis par la STC et en réduisant le taux d’imposition de l’impôt sur les revenus. Il s’attend à ce que « ces mesures soient temporaires, car elles ne seront pas soutenables sur le long terme ». « Ce qui est soutenable à long terme, c’est la relance de la production », dit-il.
Parlant du Direct Income de Rs 1 000 pour les salariés touchant jusqu’à Rs 50 000 par mois, Eric Ng aurait souhaité plus de ciblage. « Par exemple, accorder Rs 2 000 pour des salaires allant jusqu’à Rs 25 000 », dit-il.
Soulignons que le syndicaliste, Deepak Benydin, est aussi intervenu durant l’émission. Il a exprimé, entre autres, sa déception que les prix de l’essence et du diesel n’aient pas été revus à la baisse.
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