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Au cœur de l’info : plaidoyer pour une réflexion profonde sur la violence à l’école

Le recteur du collège Bhujoharry, Didier Moutou, était l’un des intervenants de Jean-Luc Emile, dans l’émission Au coeur de l’info, mardi.

La violence à l’école : un enjeu de société a été abordé dans l’émission Au cœur de l’info, le mardi 4 avril. Ce thème est d’actualité, après l’agression d’un élève de 16 ans, par quatre autres mineurs, dans un centre du Mauritius Institute of Training and Development.

Au cours de l’émission présentée par Jean-Luc Émile, il a été question de s’unir pour trouver des solutions. Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux et la violence est présente parmi les garçons et les filles. Les intervenants ont aussi indiqué qu’il y a divers types de violence dans l’enceinte de l’école et à l’extérieur de celle-ci.  

Réflexion

Les invités soulignent aussi l’importance de se réunir pour trouver des solutions. Pour Rita Venkatasawmy, Ombudsperson for Children, la situation est inquiétante. « Les personnes qui peuvent trouver des solutions sont nombreuses et je pense que nous manquons de synergie. Avec les personnes qui connaissent le terrain, nous aurions pu faire mieux. »

Selon elle, il faut une réflexion profonde, suivie d’un plan d’action dans les jours, voire dans les mois à venir, dans l’intérêt supérieur des enfants mauriciens. 

Elle poursuit qu’une des causes du problème est l’instabilité familiale. « Il faut voir comment encadrer les familles et les enfants à risques. » Elle ajoute qu’il faut cibler les enfants à risques et leur donner l’accompagnement familial. Ce qui soulagera les profs qui font beaucoup pour les enfants. 

Mélanie Vigier de Latour-Bérenger, psychosociologue et membre du Kolektif Drwa Zanfan Morisien, est d’avis que l’accompagnement des parents est important. « Nous avons absolument besoin de les aider. Les parents font de leur mieux. Ce qui peut et doit être amélioré. Certains parents, comme certains éducateurs ou citoyens s’expriment avec la violence. Je trouve que c’est aberrant, puisqu’on n’a pas appris à faire autrement, alors qu’il y a des alternatives. Il faut des campagnes nationales pour dire qu’il n’y a pas de petite violence. » 

Aurore Perraud, ancienne ministre de l’Égalité des genres, abonde dans le même sens. Pour elle, « le monde éducatif, la famille et la société doivent se mettre autour d’une table pour discuter. Il faut l’attaquer la violence, sinon il y aura des conséquences très graves pour notre société. »

Droits et responsabilités

Rita Venkatasawmy a indiqué que la responsabilité pénale passe à 14 ans avec la nouvelle Children Act. Les enfants risquent des poursuites légales. « Les enfants ont certes des droits, mais aussi des responsabilités. Notre bureau sensibilise en ce sens. »

D’autre part, elle soutient que l’article 12 et 13 de la convention relative aux droits de l’enfant met l’accent sur le droit des enfants à la parole et à l’expression. « Dans la pédagogie active, il est important d’associer l’enfant dans les décisions qui seront prises au niveau de l’école. Tous les établissements qui le font obtiennent des résultats intéressants. » 

Programme d’études

Aurore Perraud fait ressortir que le programme d’études local est chargé. Selon elle, il n’y a pas une démarche pour l’épanouissement des élèves. « Il faut favoriser les activités, revoir la pédagogie et être à l’écoute des étudiants. » 

Pour le recteur du collège Bhujoharry, Didier Moutou, les moments de loisir sont importants. « Autrefois, il y avait des activités, des moments qui permettaient de se regrouper. Et les jeunes pouvaient canaliser leur énergie. Aujourd’hui, les terrains de jeux ne sont pas fréquentés, faute d’activités. » 

Manoj Sanassee, membre exécutif de l’association des recteurs, est du même avis. Il précise qu’il faut plus d’espace pour que les élèves puissent respirer et s’adonner aux activités extrascolaires.

 

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