L’ex-députée Nita Deerpalsing se dit convaincue qu’aux prochaines législatives, il y aura un changement politique hors des principaux blocs traditionnels.
« Je suis convaincue que lors de la prochaine échéance électorale, il y aura un changement, car le peuple aura un choix. Il y aura un autre projet avec une stratégie définie et le respect des institutions importantes du pays », a déclaré Nita Deerpalsing, ce vendredi 14 janvier, dans l’émission de Radio Plus « Au cœur de l’info », animée par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul. L’ancienne députée a été soutenue dans ses propos par Neena Ramdenee, membre du Mouvement patriotique, qui a ajouté que les divers mouvements citoyens ont déjà donné le ton.
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Abordant la vidéo virale où l’on pouvait voir le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, s’amuser sans respecter les mesures sanitaires qu’il avait lui-même fait imposer, Neena Ramdenee affirme qu’« on est descendu très bas » et qu’« à Maurice, nous n’avons pas la culture de l’éthique comme en Angleterre, en Inde et ailleurs ». Elle faisait notamment référence aux excuses publiques formulées par le Premier ministre britannique Boris Johnson, dans une affaire similaire la semaine dernière. Nita Deerpalsing estime, elle, qu’il faudrait « une responsabilité individuelle, comme dans les pays scandinaves ».
Faisant un constat de l’état du pays, l’ancienne parlementaire est d’avis qu’« il faut moderniser nos institutions mais il faut surtout des chiens de garde (watchdog) et un bon leadership ». Elle ajoute que depuis l’indépendance, « on a un système en dysfonctionnement, le watchdog s’affaiblit d’année en année ». Elle prend pour exemple notre système westminsterien dans lequel il y a de bonnes choses « mais il est perverti en devenant un système présidentiel où Jupiter décide de tout ».
Sur le même thème, Neena Ramdenee dit s’être réjouie qu’il y ait « enfin des jeunes députés » mais ne peut aujourd’hui que constater leur « manque d’éthique ». Elle précise toutefois que c’est « au leader de donner un signal fort à son équipe ». Elle déplore, par ailleurs, que le gouvernement ait amendé la Pharmacy Act, lors du vote de la Quarantine Act, « pour pouvoir acheter des médicaments en Inde qui sont de mauvaise qualité ».
Que faudrait-il faire pour plus de redevabilité de la part des fonctionnaires responsables des ministères et des organismes parapublics ? À cette question, Neena Ramdenee répond qu’« il faut créer un comité de sages pour nommer des personnes de qualité à la tête de nos institutions et pour que ceux qui fautent doivent rendre des comptes. Mais pour cela, il faut une volonté politique. »
Nita Deerpalsing prend l’exemple du Parliamentary Accounts Committee, qui a le pouvoir de demander des explications au Permanent Secretary ou au Senior Chief Executive d’un ministère. Malheureusement, dit-elle, « cela dépend des membres qui siègent dans cette commission et de leur rapport avec le système en place ».
Quant aux fonctionnaires qui constatent des irrégularités dans des procédures, même si la loi ne le leur permet pas, « ils doivent être des lanceurs d’alerte en approchant l’opposition pour le bien du pays », soutient Nita Deerpalsing.
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