Le ministre du Travail Soodesh Callichurn est intervenu au micro de Shanmuga Allagapen et de Jugdish Joypaul dans l’émission Au cœur de l’info, le samedi 17 novembre. L’un des deux thèmes abordés : le quota des travailleurs étrangers à Maurice multiplié par trois. D’emblée, le ministre a rappelé que plusieurs secteurs, comme la construction, peinent à recruter de la main-d’œuvre locale. Il a laissé entendre que, si les chômeurs choisissaient d’autres secteurs que leur domaine de prédilection, il n’y aurait pas de chômage à Maurice. « Il n’y aurait pas de chômeurs à Maurice si bon nombre d’entre eux osaient exercer un métier manuel », a-t-il ajouté.
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Parlant de la démarche de multiplier le quota des travailleurs étrangers par trois, Soodesh Callichurn a voulu être rassurant. Il a affirmé que les Mauriciens seront néanmoins privilégiés. Le ministre explique que le gouvernement avait pris cette décision dans le cadre de l’introduction des mesures budgétaires. « Durant les consultations pré-budgétaires, les différentes parties avaient exprimé leurs difficultés à trouver de la main-d’œuvre locale. Ce n’est pas nouveau de faire appel aux travailleurs étrangers. La nouveauté est que le taux augmente cette année. Nous comptons actuellement entre 40 000 et 41 000 travailleurs étrangers. Cela démontre qu’il y a une demande des acteurs de l’économie. »
Le secteur textile est celui qui emploie le plus de travailleurs étrangers, suivi du manufacturier. « Autrefois, le ratio appliqué était un Mauricien par travailleur étranger. Il a par la suite été difficile de respecter ce quota, car il n’y avait pas suffisamment de main-d’œuvre locale. On nous a demandé de revoir notre politique. Les Mauriciens restent prioritaires. S’ils veulent travailler dans ces secteurs, ils auront la priorité, mais on ne peut pas laisser ces secteurs mourir. Nous n’avons pas le choix », dit-il.
Ahmed Parkar, Chief Executive Officer de Star Knitwear, est intervenu dans l’émission. Il a déclaré que le pays avait besoin des expatriés pour réaliser une croissance à deux chiffres. « Avec 1,2 million d’habitants, l’économie de Maurice va stagner si nous ne faisons pas appel à la main-d’œuvre étrangère. Nous avons une économie qui grandira de 4 à 5 % par an. Pour pouvoir atteindre une croissance à deux chiffres, il sera nécessaire d’employer davantage d’expatriés. Cela se fait dans beaucoup de pays », a-t-il expliqué.
Compensation salariale
L’autre thème abordé dans l’émission : la compensation salariale, dont les réunions du comité tripartites démarrent en décembre. Si les syndicalistes recommandent une compensation uniforme de Rs 600, le patronat leur demande de justifier leur demande. Le syndicaliste Rashid Imrith a indiqué que la compensation doit être uniforme, compte tenu de la cherté de la vie. « Le coût de la vie durant l’année 2018 a augmenté. Nous devons prendre pour référence janvier 2015, où une compensation de Rs 600 avait été donnée à tous. Le quantum de janvier 2019 ne devrait pas être en-dessous de Rs 600 et il devrait être le même pour tous. »
Réagissant à la proposition des syndicats, Pradeep Dursun, de Business Mauritius, a indiqué que la demande pour une compensation salariale uniforme de Rs 600 doit être justifiée. Car le taux de l’inflation, selon les chiffres de Statistics Mauritius, avoisinera les 4,3 % jusqu’à la fin de cette année. « Quand on parle de compensation salariale, il faut toujours faire la liaison avec l’inflation. Statistics Mauritius prévoit un taux d’inflation avoisinant les 4,3 % jusqu’à la fin de l’année. Le montant de Rs 600 réclamé par les syndicalistes est incompréhensible. Le principe appliqué dans le passé a toujours été que, lorsque le taux d’inflation est de moins de 5 %, la question de compensation salariale ne se posait pas. »
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