«Violence à l’égard des femmes : brisons le silence ! » C’était le thème abordé dans l’émission « Au cœur de l’Info » du lundi 20 novembre sur Radio Plus. Les invités de Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert ont plaidé pour plus de sécurité envers les victimes de violence domestique.
Pour Mélanie Vigier de Latour-Bérenger, psychosociologue et membre du Kolektif Drwa Imin, il est important de communiquer davantage sur les différentes formes de brutalités, car « la violence domestique ne comprend pas uniquement l’agression physique, mais aussi psychologique, verbale, émotionnelle et sexuelle ». Autre constat : la violence sous toutes ces formes devient de plus en plus banale dans la société. « Il y a aussi une banalisation de la violence. On peut dire que ce n’est qu’une claque, qu’une correction alors que toute violence est inacceptable », a-t-elle fait ressortir.
Aussi, le problème de la violence domestique ne peut pas être traité en isolement sans considérer les autres problèmes de société comme la drogue ou encore les complications de logement, le chômage et la cherté de la vie, entre autres. C’est l’avis de Shirin Aumeeruddy-Cziffra, avocate, ex-ministre de la Justice, des Droits de la femme et de la Famille, et ex-Ombudsperson for Children. Elle met l’accent sur l’importance pour le ministère de l’Égalité des genres d’être davantage sur le terrain pour mieux lutter contre la violence domestique. « Il faut qu’il y ait une stratégie globale prenant en compte ces différents aspects de la vie qui sont liés », a-t-elle souligné.
Au niveau du ministère de l’Égalité des genres, du Bien-être de la famille, la nouvelle loi sur la violence domestique est en cours de préparation, notamment le New Domestic Abuse Bill. « On attend maintenant les instructions du Parquet pour démarrer les consultations avec nos partenaires qui sont sur le terrain, dont des ONG », a fait comprendre Jayseeree Bhunjun, Head Family Welfare And Protection Unit du ministère.
Une nouvelle campagne de sensibilisation démarre à partir du 25 novembre dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et qui découle d’un accord de principe avec le Mauritius Research and Innovation Council (MRIC) sur la mise sur pied de l’Observatoire sur la violence domestique. « Le lancement de son premier bulletin et son site Web aura lieu le samedi 25 novembre. Il y aura aussi la diffusion de sept clips sur les violences domestiques », a indiqué Jayseeree Bhunjun.
Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval a, lui, réclamé, une nouvelle étude pour mieux comprendre les causes de la violence domestique à Maurice, et déterminer les facteurs de risque. « La drogue prend de l’ampleur, l’alcoolisme également. Il faut comprendre d’où vient le problème afin de pouvoir trouver des solutions », a-t-il expliqué sur les ondes de Radio Plus. Il a également évoqué le besoin de créer un Domestic Violence Fund visant à aider les victimes à retrouver une autonomie financière.
L’application Lespwar
Lancée en novembre 2020 dans le but d’aider les victimes de violence domestique, l’application Lespwar est dotée d’un « panic button ». À ce jour, un total de 5 241 personnes se sont enregistrées et 3 453 alertes de détresse (panic alert) ont été détectées sur l’application Lespwar depuis son lancement. L’alerte est directement dirigée vers le Command Centre de la police et à travers la géolocalisation, la police intervient dans les 15 minutes qui suivent.
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