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Au Cœur de l’Info - Lindsay Rivière : «Les prochaines élections devraient coûter Rs 2 Md»

Lindsay Rivière, Swadicq Nuthay et Rajen Narsinghen sont intervenus dans l’émission « Au cœur de l’info » du vendredi 3 mai 2019.

Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul ont fait l’autopsie des meetings du 1er-Mai avec leurs trois invités, Lindsay Rivière, Swadicq Nuthay et Rajen Narsinghen. Lindsay Rivière est d’avis que l’argent jouerait un rôle accru aux prochaines élections. Il a également critiqué le niveau de la dette publique qui, a-t-il précisé, augmente de Rs 70 millions par jour. 

Les promesses faites par les différents partis politiques durant les meetings du 1er-Mai sont-elles réalisables ? C’est l’un des thèmes abordés par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul dans l’émission Au cœur de l’info le vendredi 3 mai 2019 sur Radio Plus. L’un des invités, le journaliste Lindsay Rivière, a dit être d’avis que vu le contexte, l’argent jouera un rôle encore plus important aux prochaines élections. Il prévoit que les partis dépenseront au moins Rs 2 milliards au total.

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« Pour les dernières élections, les partis ont dépensé plus de Rs 1 milliard. Celles qui arrivent risquent de coûter deux fois plus, avec des enjeux terribles. Des élections qui coûtent Rs 2 milliards, c’est dangereux pour la démocratie », a déclaré Lindsay Rivière. Selon lui, cela éliminerait les petits partis de la course. 

Il n’est pas pour autant en faveur d’un financement des partis politiques par l’État. Il estime que cela n’empêcherait pas le secteur privé de continuer à faire de grosses donations aux partis politiques. Lindsay Rivière a aussi critiqué ce qu’il a qualifié d’« accaparement de la classe politique, devenue presque une classe professionnelle ». Il a ajouté qu’il fallait y mettre un peu d’ordre et faire un screening minutieux des candidats.

Promesses et surenchère 

Réagissant à toutes les promesses faites par les différents leaders politiques, Lindsay Rivière prévient qu’il faut se méfier de la surenchère et de « l’inflation des promesses ». « C’est facile d’annoncer et de dépenser l’argent des autres », a-t-il regretté, soulignant que l’état de l’économie est inquiétant. « La dette publique sur les douze derniers mois a augmenté de Rs 21 milliards. Cela fait presque Rs 2 milliards par mois. La dette augmente de Rs 70 millions par jour. » 

Autre avertissement : le danger d’une spirale de la vengeance, en se basant sur le ton de Navin Ramgoolam vis-à-vis du gouvernement. « Si on entre dans un cycle de vengeance permanente, la qualité de notre démocratie baissera », a prévenu Lindsay Rivière. 

En ce qui concerne le calendrier électoral, Lindsay Rivière est d’avis que Pravind Jugnauth attendra que « tous les événements qui contribuent au feel-good factor arrivent », à l’instar du Budget, des Jeux des îles, de la venue du Pape ou encore de l’inauguration du Metro Express. « Les élections, d’après moi, seront pour décembre ou janvier. La grande question c’est la dissolution. Il ne se passera rien avant », estime Lindsay Rivière. 

L’économiste Swadicq Nuthay a lui aussi lancé un avertissement au sujet des coûts des promesses faites : « Rien n’est gratuit. Ce sera l’argent des contribuables qui sera utilisé. » Il met notamment en garde contre ceux qui feront monter les enchères dans une année électorale, notamment en ce qui concerne les demandes liées au Pay Research Bureau. Il pense, en revanche, que les dépenses qui amèneront un meilleur taux de croissance devraient être bien accueillis.

Selon lui, l’introduction d’un Baby Bond, comme proposé par Navin Ramgoolam, pourrait contrer le problème de la courbe de la population descendante. Mais l’économiste se pose des questions sur la baisse du prix du carburant annoncée, notamment en raison du fait que les taxes sur le carburant rapportent gros aux caisses de l’État.

L’Economic Offenders Bill, proposé par Navin Ramgoolam, a été l’objet principal de l’intervention du chargé de cours de droit Rajen Narsinghen. « C’est une idée novatrice, car nous avons le directeur de l’Audit et le Public Accounts Committee qui relèvent de graves manquements sans qu’il y ait des sanctions », a expliqué le chargé de cours. 

Ainsi, dans des cas comme le démantèlement de la BAI, l’annulation du contrat de Betamax ou du projet CT Power, la responsabilité des décideurs politiques ou de hauts fonctionnaires pourrait être directement engagée en cas de réclamations. Rajen Narsinghen a illustré le fonctionnement de cette loi en prenant l’exemple du cas de la BAI : « C’est au juge de décider qui dit vrai de Bhadain, de Lutchmeenaraidoo, du Premier ministre ou de quelqu’un d’autre qui tire les ficelles. »

 

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