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Au Cœur de l’Info : le système électoral actuel remis en question

Jane Lutchmaya et ses invités.

Les intervenants de l’émission « Au Cœur de l’Info » sont revenus sur les résultats des élections générales. Ils ont notamment souligné comment le système électoral actuel a influencé les résultats.

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Faut-il abolir le système de « best loser » ? Faut-il revoir le système « first-past-the-post » ? Ce sont quelques-unes des questions que la journaliste Jane Lutchmaya a posées à ses invités dans l’émission « Au Cœur de l’Info » sur Radio Plus et TéléPlus le mercredi 13 novembre 2024. Elle a accueilli sur son plateau Yvan Martial, journaliste et observateur politique, Me Richard Rault et Kris Valaydon, observateurs politiques. Géraldine Hennequin d'Idéal Démocrate, est intervenue par téléphone.

Kris Valaydon rappelle qu’environ 27 % des électeurs ont voté pour l’Alliance Lepep mais qu’aucun de ses candidats n’a été élu. Il souligne donc que les partis politiques doivent envisager d’instaurer la proportionnelle en lieu et place du système « first-past-the-post ». « Ma crainte est que le système en général ne change pas. [...] Avec le système ‘first-past-the-post’, l’électorat choisit un gouvernement, mais pas une opposition. Avec un système de proportionnelle, on vote pour un gouvernement, mais aussi pour une opposition », dit-il. Kris Valaydon ajoute que « le système de ‘best loser’ ne sera pas aboli car la définition de notre démocratie n’est pas une représentation du peuple, mais une représentation des différentes composantes de la communauté ».

Yvan Martial souligne que l’électorat a élu un gouvernement sans opposition. Il soutient que c’est la cinquième fois qu’un bloc politique obtient une majorité d’au moins trois quarts. « Le gouvernement peut amender la Constitution. C’est dangereux. Si on juge les résultats avec un système de proportionnelle, l’Alliance du Changement aurait eu seulement 38 députés.

L’Alliance Lepep en aurait eu 17, Linion Reform en aurait eu trois, il y aurait eu un indépendant et même Bruneau Laurette aurait eu un siège », fait-il ressortir. Le journaliste précise que dans le cas où une personne est née de deux parents d’ethnies différentes, « le système de ‘best loser’ est absurde ». 

Me Richard Rault va dans le même sens en estimant que l’évolution de la société a rendu le système de « best loser » obsolète. « Je suis partisan de son abolition. [...] Concernant le système électoral lui-même. On a vu récemment en Grande-Bretagne le Parti travailliste, avec 29 % des voix, obtenir une majorité écrasante. D’un autre côté, en France avec un scrutin à deux tours, le parti d’extrême droite, le Rassemblement national, est arrivé en tête au premier tour. Mais les ententes entre les deux tours l’ont fait reculer à la troisième place. Avec le même système en Grande-Bretagne, il est à douter que le Parti travailliste soit au pouvoir. A contrario, avec un système à un tour en France, le Premier ministre s’appellerait Jordan Bardella (du Rassemblement national). Il est clair que le système électoral est quelque chose qui compte énormément dans la façon d’obtenir la majorité du pays », affirme l’avocat. 

Les intervenants ont montré des réserves sur la limitation à deux mandats. Ils ont aussi regretté que le système actuel ne donne pas de place aux petits partis politiques comme Idéal Démocrate de Géraldine Hennequin. Cette dernière affirme que cette première expérience aux élections a été très riche. 

« Nous savons que ces élections ont été un vote de rejet. Une famille s’est appropriée l’État et l’électorat lui a envoyé un carton rouge. J’ai eu des appels à rejoindre des partis. Mais quand on a vu les résultats, cela a été un état de choc. Je prends ma part de responsabilité dans cet échec. Ce n’était certainement pas le moment pour les petits partis. Quand il y a eu le blocage des réseaux sociaux, cela a encore réduit l’espace pour les petits partis. Il n’y a pas eu de débat d’idées. Les gens n’ont pas voté pour des gens. Il y avait un sentiment de colère. Les Mauriciens ont voté bloc », commente Géraldine Hennequin-Joulia. La politicienne affirme qu’elle ne va pas prendre un congé politique. 

 

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