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Au Cœur de l’Info : le placement en famille d’accueil, une réalité peu connue des Mauriciens

Dr Trisha Boodhoo, responsable de projets et psychologue clinicienne au CEDEM. Marie-Noëlle Ramdeen, fondatrice et présidente de Future Hope.

Le cas du bébé abandonné dans les toilettes de l’hôpital Victoria, à Candos, la semaine dernière, a choqué plus d’un. Cette affaire remet sur le tapis les difficultés à faire adopter un enfant. À quand la présentation de l’Adoption Bill au Parlement et où en est le projet Foster Care Family ? C’était la question abordée dans l’émission « Au cœur de l’Info », lundi, avec les invités de Mélanie Duval et Patrick Hilbert.

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Le manque de structure et de loi se fait sentir depuis de nombreuses années. C’est ce qu’a fait comprendre le Dr Trisha Boodhoo, responsable de projets et psychologue clinicienne au CEDEM. 

« L’adoption de l’Adoption Bill apportera un changement fondamental parce qu’on sera alors en mesure de placer un enfant dans une famille en permanence », a-t-elle fait ressortir, tout en indiquant que l’enfant aura la chance d’évoluer dans une famille qu’il pourra considérer comme la sienne et retrouver une stabilité pour grandir et se développer dans les meilleures conditions possibles.

Selon Marie-Noëlle Ramdeen, fondatrice et présidente de Future Hope, de nombreuses familles souhaitent adopter un enfant, mais ne savent pas comment le faire. « C’est justement à cause du manque de structures et de l’absence de procédures. Tout n’est pas clair, surtout pour le grand public », fait-elle comprendre. 

Cependant, pour elle, il faudra aller au-delà de l’Adoption Bill et prévoir des travailleurs sociaux pour soutenir et faciliter les étapes autour d’une adoption. « Il y a déjà de nombreux enfants qui sont élevés par les proches de la famille. Mais ces familles buttent souvent lors des démarches administratives en raison de ce manque de structure  légale. Cela devient compliqué pour elles de faire des démarches pour l’école ou encore pour les vaccins. Il faut pouvoir encadrer ces familles et les aider », a ajouté Marie-Noëlle Ramdeen.

Il est actuellement possible d’adopter un enfant à Maurice. Shirin Aumeeruddy-Cziffra, avocate, ancienne ministre de la Femme et ex-Ombudsperson for Children, l’a fait comprendre en intervenant durant l’émission. « Le Code civil permet l’adoption et on retrouve notamment l’adoption simple, l’adoption plénière et le troisième type d’adoption permet à une personne d’adopter l’enfant de son partenaire avec lequel elle est mariée », a-t-elle expliqué.

En ce qui concerne la situation actuelle, Shirin Aumeeruddy-Cziffra souligne l’option de garder l’institutionnalisation des enfants en dernier recours. « Il faut l’éviter autant que possible », a-t-elle indiqué. Le placement en famille d’accueil est une bonne option, mais celle-ci n’est pas connue du grand public. « Le public doit aussi savoir qu’une famille d’accueil peut adopter l’enfant mais en répondant aux critères du Code civil. » 

Ce qui manque actuellement, selon l’avocate, c’est un système qui permet d’avoir une loi avec des conditions, des infrastructures et le personnel qui va avec. « Maurice a signé des conventions, notamment celle relative aux droits de l’enfant ou encore la fameuse Convention de la Haye sur l’adoption internationale. Il nous faut respecter ces accords », a-t-elle tenu à souligner.

L’Adoption Bill au State Law Office

Intervenant également durant l’émission, la ministre de l’Égalité des genres, Kalpana Koonjoo-Shah, a fait comprendre que l’Adoption Bill est actuellement au niveau du State Law Office pour les dernières vérifications avant d’aller vers le Conseil des ministres pour ensuite passer au vote au Parlement.

11 cas d’enfants abandonnés depuis janvier

Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’abandon d’un enfant. Pour le Dr Trisha Boodhoo, il y a des raisons socioéconomiques car la maman peut être dans une situation de difficulté faisant face à une sorte de violence, ou alors pour des raisons psychiatriques. Le nombre d’enfants abandonnés depuis le début d’année s’élève à 11, incluant 6 pour le mois de mars, selon la ministre Koonjoo-Shah.

 

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