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Au Coeur de l’Info : le ministre Ramtohul annonce l’établissement d’un AI Office 

  • Les plateformes numériques seront régulées
  • Autre annonce : l’introduction de l’intelligence artificielle dès le « Upper Primary »

L’émission « Au Cœur de l’Info », animée par Jane Lutchmaya, hier, mercredi 28 mai, portait sur un thème brûlant d’actualité : la numérisation des services offerts par l’État mauricien. Sur le plateau, deux invités : le ministre des Technologies de l’information, de la communication et de l’innovation (TCI), Dr Avinash Ramtohul, et le directeur IT de l’Information and Communication Technologies Authority (Icta), Trilok Dabeesing. L’Intelligence artificielle (IA) s’est rapidement imposée comme l’épicentre des discussions.

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Le ministre Ramtohul a reconnu d’emblée que le pays a encore du chemin à faire dans ce domaine. « Pour ce qui est de l’institutionnel, on compte établir un AI Office pour définir un standard dans la collecte et la sécurisation des données. Ensuite, il y aura une ‘Digital Public Infrastructure’ pour en finir avec le fait que, quand un citoyen va vers une caisse de l’État, il doit payer en liquide, car il n’y a pas de ‘mobile money’ », a-t-il expliqué.

Il enchaîne en exprimant une intention nette : celle de réguler l’ensemble des plateformes digitales. « Il y a plusieurs plateformes comme Facebook, Google, etc. Il faut modérer leur contenu. On travaille aussi sur la protection contre la cyberattaque à travers la ‘Data Governance’ et l’IA », précise-t-il. Le ministre Avinash Ramtohul annonce son intention de proposer des amendements à la loi sur la cybersécurité au Cabinet. Objectif affiché : mieux encadrer le contenu circulant sur les réseaux sociaux afin que celui-ci devienne « plus responsable ». Si le Data Protection Act protège notre souveraineté sur les données, il explique que « nous ne pouvons bloquer la modération, car nous sommes signataires de l’EU Adequacy, et les opérateurs étrangers présents à Maurice doivent respecter nos lois ».

Quatre piliers soutiennent la vision du ministre : la fondation, les ressources humaines, l’économie et le secteur privé, ainsi que la durabilité numérique (« digital sustainability »). Concernant la fondation, il s’agit notamment de doter le gouvernement d’un centre de données performant et de renforcer les infrastructures liées au stockage de l’information. 

« Tous les départements de l’État ne sont pas reliés, et c’est pour cela qu’on va introduire la connexion électronique sécurisée », souligne-t-il.

Le ministre juge « absurde et grave » que Maurice ne dispose pas d’un système de secours en cas de panne majeure. Il annonce donc la création d’un deuxième site, un « back-up », pour pallier toute éventualité.

Sur le projet de Super App, le constat est sans appel : les données personnelles des citoyens sont trop dispersées. « Vous passez de la NLTA aux Casernes, puis à la MRA pour différents services, autant de démarches dispersées. Il faut tout centraliser à travers le Citizen Data Hub », soutient-il.

Pour que l’intelligence artificielle soit réellement au service du citoyen, encore faut-il former ceux qui l’utilisent. « Il est nécessaire d’avoir des officiers formés, même s’il y a de la résistance au changement. Mais cela viendra automatiquement », affirme-t-il avec optimisme. Pour Avinash Ramtohul, Maurice ne peut se permettre de rester en marge de cette révolution. Le pays est déjà inscrit sur la carte numérique mondiale. 

Autre projet phare : l’introduction de l’intelligence artificielle dès le « Upper Primary ». « Il faut commencer dès la première année de primaire pour former une génération Alpha parfaitement à l’aise avec cet outil. En effet, les générations plus âgées ont d’abord maîtrisé l’analogique, puis le numérique. », avance-t-il. Des formations sont également prévues pour les fonctionnaires, afin qu’ils puissent intégrer l’IA dans leur quotidien professionnel. « Cela se fera à travers des moyens électroniques, des vidéos et des sessions de travail. S’ils n’utilisent pas l’IA, ils seront dépassés, car l’adoption organique va venir », conclut-il.

IA à l’école : la suppression des taxes sur les équipements demandée

Le directeur IT de l’Icta a formulé un vœu qu’il juge essentiel. « Si l’on veut introduire l’IA dès le primaire, il faut supprimer toutes les taxes qui frappent les équipements facilitant l’apprentissage de cet outil informatique chez les plus jeunes. Il en va de même pour les investisseurs étrangers, qui pourraient être encouragés à s’implanter chez nous si des incitations fiscales sont mises en place », souligne Trilok Dabeesing. Il ajoute qu’il est indispensable d’utiliser l’IA à bon escient : « Il faut trois choses : l’équité, la responsabilité et la transparence. Il ne s’agit pas de centraliser sans réguler la technologie. »

Le directeur IT de l’Icta se dit confiant que le Blueprint proposé par le ministre de tutelle s’inscrit dans la bonne direction pour accélérer la numérisation à l’échelle nationale.

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