La situation économique, ses répercussions sur Maurice et les consommateurs… Un sujet qui a été débattu dans l’émission « Au cœur de l’info » du mercredi 10 août, animée par les journalistes Jane Lutchmaya et Anoop Dhookeeya. Voici les points forts.
Publicité
Pour l’économiste, Eric Ng, le défi majeur du gouvernement est de rendre l’économie résiliente face à la menace d’une récession économique sur le plan mondial. Pour cela, l’État doit, en premier lieu, prendre des mesures courageuses pour adresser le problème de l’endettement, car un pays endetté perd en résilience. Selon lui, la dette publique, qui est à 86 % du PIB, aurait été plus importante si le gouvernement n’avait pas effectué certaines dépenses à travers la Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC). Il estime qu’il faut aussi prendre en considération les dettes au niveau des corps para-étatiques, ce qui ne se fait pas actuellement.
Eric Ng est d’avis qu’il sera difficile d’atteindre le million de touristes d’ici décembre prochain. « Cela nous aurait permis d’atteindre une croissance économique de 7,2 % en 2022, comme attendu par le gouvernement. Avec la tendance actuelle d’une moyenne mensuelle de 67 000 touristes depuis le début de l’année, le pays va accueillir 800 000 visiteurs cette année. Ainsi, la croissance économique tournerait autour de 6 %. Cependant, la hausse des prix et la récession mondiale risquent d’affecter les exportations des produits textiles et impacter sur la croissance qui pourrait tourner autour de 5 à 6 % », a-t-il expliqué.
Pour lui, le gouvernement doit revoir ses dépenses et augmenter les taxes, sans pour autant pénaliser les entreprises, afin d’accroître les revenus du pays. Certes, les principaux secteurs de l’économie ont une croissance positive, néanmoins, la situation reste difficile. De plus, on ne peut pas compter uniquement sur le secteur touristique. « Il nous faut une croissance équilibrée et diversifiée dans tous les secteurs », a-t-il déclaré.
Situation difficile
Arif Currimjee, le président de la Mauritius Export Association, a aussi pris la parole au cours de l’émission. Il pense que malgré une situation difficile sur le plan international, le secteur de l’exportation a enregistré un taux de croissance de 15 % durant les cinq premiers mois de l’année, « Ce qui est vraiment positif », a-t-il fait ressortir. Suivant l’évolution de la situation sur le plan international, dans certains secteurs, on évoque une baisse au niveau des commandes et dans d’autres, elles sont en hausse, a-t-il ajouté. Au niveau du textile, il estime que ce secteur doit se tourner davantage vers le haut de gamme. De plus, il souhaite que le gouvernement prenne des mesures pour adresser la situation dans le port.
Pritam Dabydoyal, directeur de P&P International, est également intervenu durant l’émission. Il a expliqué qu’il souhaite que le gouvernement revoie à la hausse la marge de 26 % sur des produits comme les grains secs qui sont transformés à Maurice aux frais des importateurs. Certains de ces derniers, selon lui, pourraient ne plus importer ces produits à cause de la faible marge de profit. Pour lui, le gouvernement doit prendre une décision le plus rapidement possible pour profiter de la baisse de certains produits sur le marché mondial, dont le dholl en provenance de l’Ukraine. Il souhaite également que le gouvernement prenne des actions pour résoudre les problèmes dans le port. Pritam Dabydoyal s’est aussi plaint d’un manque de devises sur le marché, une situation qui affecte les importateurs.
Soulignons que lors de son intervention, le politologue Avinaash Munhohur s’est attardé, entre autres, sur les séquelles d’un conflit entre la Chine et le Taïwan sur le commerce.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !