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Au Coeur de l’Info : la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent décortiquée

La journaliste Jane Lutchmaya a reçu sur son plateau Me José Moirt.

Où en est la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent à la suite de l’éclatement des « Vimen Leaks » sur Radio Plus et TéléPlus le vendredi 9 juin 2023 ? C’est la question qui a été débattue dans l’émission Au Coeur de l’Info sur Radio Plus et TéléPlus, le mercredi 14 juin 2023. La journaliste Jane Lutchmaya a reçu sur son plateau José Moirt, avocat et membre de Linion Pep Morisien (LPM). Ajay Daby, ancien Drug Commissioner, Raj Pentiah, ancien magistrat et membre du Parti travailliste (PTr), Reza Uteem, député du MMM, et Me Lovania Pertaub, de Transparency Mauritius, sont intervenus au téléphone.

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Me José Moirt constate qu’après l’éclatement des « Vimen Leaks », il n’y a eu que quelques transferts et c’est la police qui enquête sur la police. « Tout le monde sait qu’il n’y aura pas de suite. Contrairement à ce que dit le Premier ministre, ce ne sont pas de simples allégations car il y a un affidavit. Tout laisse croire que l’affidavit et la bande sonore sont crédibles. Il aurait fallu suspendre les policiers impliqués. Si quelqu’un devait aller sur un plateau de radio, c’est le commissaire de police, pas un officier dont le nom est cité dans la bande sonore », indique-t-il. L’avocat annonce une manifestation à Port-Louis, le samedi 17 juin 2023, organisée par LPM. Il propose la création d’un ministère de l’Intérieur pour « avoir un ministre full time ».

De son côté, Ajay Daby se demande s’il y a la compétence politique pour combattre la corruption et le blanchiment d’argent. « La personne qui est à l’origine de la bande sonore n’a pas fait d’allégations, mais des afirmations. C’est à l’enquête de déterminer si ce qu’il a dit est vrai ou pas. Qu’un policier impliqué aille sur une radio privée, c’est du jamais vu », dit-il.

Pour Raj Pentiah, les « Vimen Leaks » sont « plus que des allégations », car un afidavit a été juré en cour. « Il a mis sur les épaules du commissaire de police la responsabilité d’enquêter. La bande sonore est attachée à l’affidavit. Alors pourquoi la police a appelé Nawaz Noorbux (NdlR : le journaliste de Radio Plus qui a rendu publics les « Vimen Leaks ») pour qu’il donne le pendrive ? Il ne s’agit pas d’un manque de volonté politique, il faut mettre au pouvoir un gouvernement qui fera le nécessaire », afirme-t-il.

« Attitude enfantine »

Pour sa part, Reza Uteem dit ne pas être étonné que le Premier ministre et le commissaire de police parlent d’allégations dans l’affaire des « Vimen Leaks », demandent des preuves et font bloc derrière la police. « Nous savons tous que la Special Striking Team (SST) ne travaille pas sous l’organigramme normal, il répond directement au commissaire de police et le Premier ministre y porte une attention particulière. ‘Si ekout Premie minis, parski ena polisie koronpi dan lot pei, nou bizin aksepte ki ena sa dan Moris.’ C’est une attitude enfantine », déclare-t-il.

Me Lovania Pertaub explique que le concept de Law & Order est essentiel et que la police doit être efficace, formée, indépendante et redevable de ses actions. « L’opinion négative que les citoyens ont de la police est dommage, car ils pensent qu’elle est pourrie. Rien n’est fait pour changer cette perception. La relation entre les trafiquants de drogue et la police interpelle. Certaines choses au niveau de la police ne tournent pas rond. Elle doit mettre de l’ordre. Le commissaire a un rôle à jouer. Le ‘protection money’ est un acte de corruption », souligne Me Pertaub. Elle préconise une protection policière pour les lanceurs d’alerte.

  • defimoteur

     

 

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