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Au Cœur de l’Info - Force policière : l’ingérence pointée du doigt

Me Richard Rault et Me Raj Pentiah étaient parmi les invités de Jean-Luc Emile.

Il a été question de la qualité des enquêtes policières dans l’émission Au Cœur de l’Info, animée par Jean-Luc Émile, hier mardi. Les intervenants concèdent que la majorité des officiers de la force policière font un bon travail. Toutefois, ils pointent du doigt l’ingérence, surtout quand il s’agit de cas concernant des personnes gravitant autour du pouvoir. 

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L’affidavit juré par Vishal Shibchurn remet sur le tapis l’affaire Kistnen. Il faut rappeler que la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath, qui avait présidé les travaux de l’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen, avait précisé ceci : « The manner in which the enquiry was conducted fell so below what can be considered reasonable that it marks a new level of incompetence ».

Selon Me Richard Rault, l’enquête a été “bâclée” et n’a abouti à rien, bien que le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) ait demandé des investigations supplémentaires. Selon lui, plusieurs autres cas : Angus Road, Pack & Blisters et autres, n’ont également rien donné. “Il y a la perception qu’il y a une volonté pour ne pas aboutir à quelque chose pour ne pas gêner le pouvoir en place”, explique l’avocat. 

Me Richard Rault souligne que la confiance en la façon de fonctionner de la police est entachée. “Il y a encore des gens honnêtes au sein de la police. Il y a la possibilité de faire avancer les choses, mais ce n’est pas pris au sérieux. On laisse les policiers faire leur travail, mais du moment que cela frotte certaines choses et certains milieux, on voit une paralysie au niveau de l’enquête. Ce qui laisse une énorme insatisfaction. Surtout qu’à chaque fois, il s’agit d’une personne proche du pouvoir”, fait-il remarquer. 

Il est aussi d’avis que l’ingérence est à déplorer. “Aussi longtemps que les nominations au sein des ‘law enforcement agencies’ seront faites par des personnalités politiques et qu’on permet des ingérences, cela ne va aboutir à rien. On noie soit le poisson ou on tue dans l’oeuf toute enquête relative aux proches du pouvoir”, avance Me Richard Rault.  L’ancien magistrat et membre du PTr, Raj Pentiah, affirme que le fait que la police fait son travail bien et a les compétences nécessaires n’est pas “questionable”. Toutefois, il déplore qu’il y a des enquêtes qui stagnent. “On voit un pattern avec toutes les enquêtes quand elles concernent des politiciens de haut profil et des proches du gouvernement”, souligne notre interlocuteur, qui soutient que le peuple veut la transparence. Pour sa part, l’avocat Sunil Bheeroo se dit lui confiant que la vérité finira par triompher dans l’affaire Kistnen. Il se prononce aussi en faveur d’une réforme de la force policière. Concernant le bras-de-fer opposant le Commissaire de Police et le DPP, il ajoute que cela a un effet. “Il y a une perception de ‘discomfort’ dans le système. Toutefois, je ne pense pas que l’image de la police est gâchée. Je ne pense pas qu’il faut solliciter Scotland Yard”, estime-t-il. L’ancien ASP et chef enquêteur de la commission Lam Shang Leen, Hector Tuyau, avoue qu’il y a des cas qui sont “complexes” et qu’il n’y a pas assez d’évidences pour que la police puisse boucler son enquête. “Une enquête ne se fait pas comme un match de foot ou de boxe. Il faut des indices et il faut voir les paramètres de la loi”, indique-t-il. Ce dernier ajoute qu’on ne peut pas “taper” sur la police à chaque fois.

Vimen Sabapati, qui est intervenu comme auditeur, a lancé un défi à la police “de démentir” l’affidavit qu’il a juré. “Il y a des craintes quand des personnes essayent de ‘voice-out’. Il y a des répercussions. Toutefois, le silence, c’est être complice”, est-il d’avis. 

 

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