Au Cœur de l’Info : bras de fer Tania Diolle / Eshan Juman

La Parliamentary Private Secretary, Tania Diolle, et le député travailliste, Eshan Juman, étaient les invités de Jane Lutchmaya et Eshan Dinally dans l’émission Au Cœur de l’Info, sur Radio Plus, mercredi après-midi, pour un tour d’horizon politique.

La manifestation du samedi 13 février

Pour Eshan Juman, le peuple était au rendez-vous. « On ne peut le nier. C’était un raz de marée. Les gens sont venus de partout. » Cependant, pour Tania Diolle, « c’est un mouvement diminué par rapport à la manifestation du 29 août 2020. Beaucoup de gens de la société civile se sont dissociés de l’événement et là encore, parmi la foule, il y a certains qui ont dit que même l’opposition doit partir. L’an dernier, il y avait des revendications claires, pas cette fois.  »

Changement du Système

Tania Diolle est favorable sur le fait qu’il faille changer le système, « mais cela ne veut pas dire que je suis antisystème et qu’il faille mettre l’anarchie. Il y a des institutions qui ont besoin de réformes, mais cela ne veut pas dire qu’elles ne fonctionnent pas. Il y a des failles, mais cela n’est pas associé à un régime en particulier. Malheureusement, l’opposition fait de la démagogie. (…) C’est le moment de se pencher sur comment apporter des changements. Il faut des réformes ». Elle reproche à l’opposition de ne pas être constructive dans son approche.

Eshan Juman soutient le contraire et rappelle que c’est le gouvernement qui fait la « politique de bas étage. » L’élu travailliste du No 3 (Port-Louis maritime/Port-Louis Est) reproche au gouvernement d’avoir pris avantage de la situation de confinement pour octroyer des contrats juteux à des proches. Il lui a fait la démonstration de ses intiatives, pendant le confinement. 

Quant au dossier des contrats alloués, Tania Diolle Elle souligne que la police et l’Icac enquêtent sur ces dossiers et que des gens ont été arrêtés et des sanctions tomberont. « Cela démontre que kan to fane to tase. » Bien qu’elle concède que les enquêtes criminelles, si elles aboutissent à des sanctions, ne pourront aider à récupérer le gaspillage des fonds publics. 

Pack & Blister & Co

Les contrats octroyés durant le confinement ont été longuement abordés. Eshan Juman prend comme exemple l’achat de respirateurs auprès de Pack & Blister pour plus de Rs 80 millions. Non seulement ces ‘ventilators’ sont arrivés avec beaucoup de retard, mais un an après, ils sont toujours inutilisables. « Les fautifs pour ces achats durant le confinement doivent payer et ils vont payer une fois que nous serons au pouvoir. » Le contrat de Bo Digital a fait également l’objet des discussions.  Tania Diolle reproche à Eshan Juman de prendre des raccourcis faciles. « Nous n’étions pas dans une situation normale. Il y avait urgence. Mais, je dois souligner qu’il y a eu des arrestations. Pour ce qui est de Pack & Blister, elle doit rembourser. Le gouvernement poursuit cette compagnie. (…)  » Eshan Juman affirme pour sa part que l’Icac « est une machine à laver pour blanchi »

Nando Bodha

La démission de Nando Bodha du gouvernement est également abordée. Tania Diolle affirme que c’est une personne qu’elle respecte. Mais, ironise-t-elle, « il a sa contribution dans ce que nous, les jeunes, héritons. Il a contribué dans le système. Lui qui connaît le système devrait nous montrer ce qui ne marche pas. J’écouterais ses recommandations avec plaisir. »

Élections municipales

Abordant les élections municipales, Eshan Juman affirme que toutes les options sont ouvertes et qu’une alliance n’est pas acquise. « On se sent tellement forts (le PTr) qu’on peut rafler à nous seuls les cinq municipalités. Je connais la force de frappe travailliste. » Et, ajoute-t-il, « avant de faire une alliance, il y a beaucoup de compromis à faire. »