Tout doit être mis en œuvre pour régler le problème de criminalité à Maurice, ont fait ressortir Ashitah Aujayeb-Rogbeer, criminologue, et Meghna Raghoobar, sociologue. C’était lors de l’émission « Au Cœur de l’Info », animée par Anoop Dhookeeya, le mercredi 27 mars.
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Les autorités devraient se donner tous les moyens nécessaires pour combattre la criminalité, mais il est aussi du devoir de chacun de prendre les mesures qui s’imposent pour se protéger et protéger leur domicile. C’est ce qu’ont souligné Ashitah Aujayeb-Rogbeer, criminologue, et Meghna Raghoobar, sociologue. Selon elles, il y a une baisse au niveau des homicides et des agressions, mais une hausse de violences commises à domicile, comme c’est la tendance à l’échelle mondiale également.
Avec l’urbanisation qui a entraîné le regroupement de nombreuses habitations dans un espace plus restreint, cela a pour effet, par extension, d’offrir plus de cibles pour les malfrats, a expliqué Ashitah Aujayeb-Rogbeer. Les belles maisons et les commerces sont des cibles visées par les voleurs en raison de l’écart social qu’ils constatent, alors qu’ils n’ont pas suffisamment de moyens pour subvenir à leurs besoins, a-t-elle souligné.
Même si les chiffres du chômage ont baissé, il y a d’autres facteurs qui peuvent pousser certaines personnes à commettre un délit, tels que la pauvreté ou encore l’emploi précaire avec un salaire qui ne permet pas de gagner sa vie convenablement, a expliqué la criminologue. « Le coût de la vie est assez catastrophique et déclenche le crime dans une situation où un individu a envie de voler ou de commettre un crime pour subvenir à ses besoins », a-t-elle fait ressortir.
« Si une personne n’a presque rien à perdre, elle va prendre le risque de commettre un crime qui devient sa seule façon de sortir de sa situation », a ajouté Ashitah Aujayeb-Rogbeer. Elle considère aussi qu’il n’y a plus cette peur de commettre un délit du fait que les sanctions prises ne sont pas assez rapides et visibles. Il y a aussi des récidives, car une personne qui n’a rien à perdre et qui est nourrie et blanchie en prison va commettre un nouveau délit pour y retourner, selon elle.
Si le crime peut être prévenu, il ne peut cependant pas être éradiqué, a également affirmé la criminologue. « Il y aura toujours des crimes dans une société. On peut essayer de les réduire au plus bas, mais on ne pourra jamais les éradiquer », a-t-elle fait comprendre. Cela découle d’un comportement déviant de certaines personnes qui vont alors commettre des crimes, a ajouté la criminologue. Elle a ainsi plaidé pour des campagnes de sensibilisation auprès des enfants en leur enseignant leurs droits, mais aussi leurs devoirs envers la société, en mettant l’accent sur ce qu’ils peuvent faire et ce qu’ils ne devraient pas faire.
Pour combattre le crime, il faut miser sur la réhabilitation et la réinsertion des personnes concernées, a fait ressortir Meghna Raghoobar. Elle a ainsi plaidé pour une approche humaine envers les agresseurs afin que l’étiquette de « criminel » ne soit pas constamment collée sur leur dos. « Il faut trouver des façons pour les aider à s’en sortir en leur inculquant des valeurs de la société, sinon il y aura toujours des cas de récidives », a-t-elle indiqué. Cela, dans une société où la consommation de drogues a conduit à un déséquilibre sociétal.
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