Au cœur de l’Info : appel unanime à faire cesser l’escalade

Comment renforcer l’unité nationale à Maurice et promouvoir l’inclusion ? C’était le thème du débat de l’émission « Au cœur de l’info », animée par Jane Lutchmaya, mercredi. Réagissant aux incidents survenus à la Citadelle, où un groupe d’individus encagoulés a violemment perturbé un concert, le père Philippe Fanchette souligne qu’il ne faut pas donner trop d’importance à ces faits isolés. Il pense qu’il faut identifier et éliminer tout ce qui freine le développement de notre pays. Selon lui, l’un des principaux fléaux de notre société est le système économique qui favorise l’individualisme. Le père Fanchette appelle les autorités à faire preuve de fermeté et à envoyer un message clair pour éviter que ce genre d’incident ne se reproduise dans le pays.

L’anthropologue Daniella Bastien, également invitée à l’émission, précise qu’il n’y avait pas eu de « repli identitaire » lors des événements du samedi 21 octobre. Elle souligne les trois dimensions de l’identité humaine : « singulières », « multiples » et « partagées ». Cet incident relèverait donc plutôt d’une idéologie populiste du « nous contre les autres », qui tend à se répandre chez certains jeunes et qui doit être dénoncée, analyse-t-elle. Elle rappelle que Maurice offre une liberté de mouvement qui doit s’accompagner du respect de l’autre dans sa différence. « En tant qu’adultes, nous devons assumer les conséquences de nos actes et être conscients que nos actions et nos paroles peuvent affecter les autres », affirme-t-elle.

Le père Philippe Goupille, président du Conseil des Religions, propose la création de petites cellules interreligieuses dans les villes et villages, où chacun pourrait se réunir pour mieux appréhender la culture et la religion de l’autre. Il pense que ces initiatives peuvent favoriser l’unité nationale. « Il ne suffit pas de prier, mais nous devons agir ensemble pour trouver la cause de ce qui fracture la société et éradiquer le mal à sa source », déclare-t-il. Pour le père Goupille, il faut faire cesser l’escalade.

La sociologue Meghna Raghoobar souligne, de son côté, que ceux qui sont fermés aux autres s’isolent eux-mêmes. Elle pense qu’il est indispensable de s’intéresser aux autres et de cultiver une plus grande ouverture d’esprit à l’égard de leur culture et de leur religion. 

L’artiste Nirveda Alleck a exprimé son point de vue sur les événements survenus, qui étaient l’œuvre de quelques individus irréfléchis. Elle pense que la société ne doit pas céder à la peur face à ces actes isolés. Elle encourage les artistes à poursuivre leur création et à offrir des événements qui fédèrent toute la société. « La peur n’est pas une option », martèle-t-elle.