Live News

«Au Coeur de l’Info» - Afzal Delbar : «La bureaucratie tue les PME»

Thelma Maharaullee, entrepreneuse. Afzal Delbar, président de la Customs House Brokers Association.

Les petites et poyennes entreprises (PME), qui représentent près de 35 % du PIB mauricien, sont confrontées à de nombreux défis. Comment les mesures annoncées dans le Budget 2025-26 pourraient-elles leur redonner un second souffle ? La question a été abordée par les invités d’Alwin Sungeelee dans l’émission « Au Cœur de l’Info », diffusée le mardi 24 juin sur Radio Plus.
Le parcours entrepreneurial à Maurice est semé d’embûches, et certains finissent par baisser les bras face aux nombreux obstacles. Considérés comme les « parents pauvres » du dernier Budget, les entrepreneurs avancent avec difficulté, ont estimé les deux invités présents sur le plateau de Radio Plus.

Publicité

Pour Afzal Delbar, président de la Customs House Brokers Association, la vie d’entrepreneur à Maurice devient de plus en plus compliquée. « La bureaucratie tue les PME. On doit dépenser beaucoup et courir dans tous les sens pour concrétiser nos projets. Ce n’est pas soutenable », a-t-il affirmé.

Les barrières tarifaires constituent un autre frein pour les entrepreneurs, qui, selon lui, peinent désormais à exporter leurs marchandises. Un autre point soulevé concerne le slogan gouvernemental du « ease of doing business », qui, d’après Afzal Delbar, ne se reflète pas dans la réalité quotidienne des entrepreneurs. « C’est faux de dire qu’il y a le ‘ease of doing business’ à Maurice. Au contraire, on fait face à des répressions », a-t-il fait ressortir.

Il déplore également le poids croissant des charges imposées et des amendes, devenues, selon lui, de plus en plus accablantes pour les petites entreprises. « On ne favorise pas l’esprit d’entreprendre chez les Mauriciens. On le voit bien : les jeunes veulent désormais partir à l’étranger. Ils ne souhaitent plus se lancer dans une aventure semée d’embûches », a-t-il ajouté.

Le réseautage

Thelma Maharaullee, entrepreneuse, estime, pour sa part, que c’est la résilience qui donne la force à des personnes comme elle de tenir bon à Maurice. « Il nous faut apprendre à naviguer entre les défis et à garder la tête hors de l’eau », a-t-elle souligné. Selon elle, la mise en place d’un « one-stop shop » permettrait aux entrepreneurs de mieux avancer, en leur offrant à la fois un accompagnement et des conseils adaptés.

« Le réseautage est essentiel quand on est entrepreneur. Seul, il est difficile de savoir comment progresser. C’est en étant en réseau qu’on peut bénéficier de l’expérience et des conseils des 
autres », a-t-elle expliqué. En outre, selon elle, les démarches administratives actuelles n’encouragent pas les jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat.

S’agissant des mesures budgétaires annoncées en faveur des femmes entrepreneurs, Thelma Maharaullee regrette qu’elles restent inscrites dans une logique patriarcale. « On parle de quelques facilités, mais il faut aller plus loin et comprendre les véritables difficultés rencontrées par les entrepreneuses dans ce pays. Pour obtenir un prêt, une femme doit encore faire signer les documents par son époux. Cela ne va pas dans le sens de notre autonomisation », a-t-elle déploré.

  • Nou Lacaz

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !