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Au cœur de l’Info - 2021 : le pire est à venir

Afsar Ebrahim, Amédée Darga et Manisha Dookhony.

L’année 2021 sera plus difficile que 2020. L’économiste Manisha Dookhony, l’ancien ministre Amédée Darga et Afsar Ebrahim, directeur exécutif de Kick Advisory, en sont convaincus. Ils étaient les invités de l’émission Au Cœur de l’Info sur Radio Plus, ce vendredi 8 janvier 2021, avec Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul.

Manisha Dookhony est d’avis que de nombreuses entreprises vont devoir fermer leurs portes en 2021. Elle souligne qu’il s’agira, pour la majorité, de micro-entreprises employant moins de 5 personnes. « Certes, il y a le plan de soutien du gouvernement qui interdit, dans la foulée, tout licenciement. Le fait reste que les micro-entreprises vont se retrouver en difficulté et certaines devront fermer », dit-elle.

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Amédée Darga prévoit, lui, que 2021 sera « extra amer ». Il rejoint l’économiste Manisha Dookhony en prédisant « beaucoup de pertes d’emplois ». « Il y a le soutien du gouvernement pour empêcher les pertes d’emplois et de revenus. Il n’empêche que c’est déjà en cours. Les petits entrepreneurs n’ont plus les moyens de payer, alors ils ferment. Déjà un grand nombre personnes ont perdu leur emploi. Cela va se poursuivre en 2021 », dit-il. 

Idem pour Afsar Ebrahim qui estime que 2021 sera plus difficile que 2020. « Les 6 premiers mois de 2021 seront très difficiles. Rien que l’absence de touristes va nous priver d’environ 25 % des devises. Ce qui fait qu’à l’importation, tout sera plus cher », soutient le directeur exécutif de Kick Advisory. 

Afsar Ebrahim considère toutefois que tout n’est pas perdu. Il est persuadé que le secteur des services financiers pourrait permettre de tirer le pays d’affaires. Un secteur qui, selon lui, s’est montré résilient. « Pendant la Covid-19, de nouvelles sociétés ont été créées et de nouveau business lancés. Si nous mettons une bonne stratégie en place afin de développer ce secteur plus rapidement, cela pourrait nous aider à mieux nous en sortir. Nous disposons de l’enseignement et du talent nécessaires pour y arriver », dit-il. 

Amédée Darga est, lui aussi, confiant que le pays pourrait retrouver ses « flying colours » d’ici 2021-2022. Il est persuadé qu’il y a des investisseurs qui sont prêts à s’implanter à Maurice pour le marché africain. L’ancien ministre déplore cependant que « le pays ne fait pas ce qu’il faut pour les attirer ». « Ces investisseurs ne viennent pas parce que nous ne leur parlons pas suffisamment. Et lorsqu’ils décident de venir, nous exigeons d’eux qu’ils emploient la main-d’œuvre locale, sachant que les Mauriciens ne veulent plus travailler dans certains secteurs. Sans compter que le ‘cost of business’ a augmenté », souligne l’ex-Chairman d’Enterprise Mauritius, décriant au passage le « manque de volonté des autorités ».

Un peu plus tôt, les trois invités se sont exprimés sur l’année écoulée. Manisha Dookhony a souligné que c’est une première pour elle de constater que les secteurs public et privé soient à couteaux tirés, notamment sur le dossier de la Contribution Sociale Généralisée (CSG). Elle suggère ainsi plus de discussions, notamment pour savoir pourquoi le privé n’investit plus comme avant. 

Amedee Darga considère, pour sa part, qu’il y avait une détérioration sur le plan économique et de la gouvernance avant même l’avènement de la Covid-19. Il déplore que le pays se soit mis en mode « freewheeling ». Quant à Afsar Ebrahim, il estime que le pays est à bout de souffle. Il soutient que Maurice a longtemps obtenu et profité de nombreux avantages que ce soit dans le secteur sucre, le tourisme ou encore le Double Taxation Agreement (DTA), mais qu’il n’a « pas su faire la transition lorsque ces mêmes avantages ont pris fin ». 

 

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