Législatives 2024

Au Cœur de la Campagne : les attaques politiques contre les femmes unanimement déplorées

Roubina Jadoo-Jaunbocus (à g.) et Anishta Babooram (à dr.) étaient les invitées de la journaliste Jane Lutchmaya (au c.).

Les récentes attaques sexistes contre des candidates aux élections générales ont été abordées dans l’émission « Au Cœur de la Campagne ». Les intervenantes des deux principaux blocs politiques étaient d’accord sur au moins un point : elles les condamnent.

Les défis à surmonter pour les femmes en politique étaient le thème de l’émission « Au Cœur de la Campagne » sur Radio Plus et TéléPlus le mercredi 30 octobre 2024. Roubina Jadoo-Jaunbocus de l’Alliance Lepep et Anishta Babooram de l’Alliance du Changement étaient les invitées de la journaliste Jane Lutchmaya. Karen Foo Kune-Bacha, candidate de l’Alliance du Changement, est intervenue par téléphone.

Attaques sexistes

Roubina Jadoo-Jaunbocus regrette que les attaques sexistes en politique découragent les femmes à s’engager. Elle a cité son propre exemple. « Que quatre hommes s’attaquent à une femme, c’est vraiment inacceptable. Quand une femme est élue, les opposants s’attaquent à sa vie privée. Je condamne tous les propos contre les femmes, et je demande qu’on respecte les familles. Il est trop facile de s’attaquer à une femme, et c’est mesquin de lui donner un titre », lance la candidate de l’Alliance Lepep qui estime que les attaques sont davantage tournées contre elle que contre ses colistiers.

Anishta Babooram condamne également les attaques contre les femmes. « Nous aussi, nous sommes attaquées en politique, mais il ne faut pas que ces attaques soient sous la ceinture. Les critiques doivent être constructives. Roshi Bhadain voulait critiquer Navin Ramgoolam, mais il s’est servi d’une femme. Il n’y a pas que les leaders qui s’attaquent aux femmes. Même des femmes s’attaquent à moi et disent des choses fausses sur ma vie privée. C’est pourquoi les femmes ne veulent pas entrer en politique. Il y a des vidéos qui circulent disant que telle femme couche avec telle personne, alors que c’est faux », affirme Anishta Babooram. Cette dernière souhaite une réforme électorale pour augmenter le nombre de femmes au Parlement à 30 %.

Karen Foo Kune-Bacha déplore que les attaques sexistes dont elle a été victime de la part de Roshi Bhadain, leader du Reform Party, proviennent de quelqu’un qui souhaite devenir Premier ministre, et donc représenter les Mauriciens dont les femmes. « Ce n’était pas la première fois. Il avait attaqué une femme en disant qu’elle souhaite devenir une poupette. [...] Il est déplorable qu’en 2024, des aspirants dirigeants démontrent qu’ils n’ont aucun respect pour plus de la moitié de la population. J’ai été extrêmement blessée par ses propos. Cela a eu un impact sur moi, mon époux et mes parents.

Je reste leur petite fille. Heureusement que mon fils n’a que trois ans et qu’il ne comprend pas ce qui a été dit. Je tiens à remercier cet élan de solidarité de la part de femmes et d’hommes des quatre coins du pays », commente-t-elle. La députée sortante du MMM regrette que Roshi Bhadain n’ait pas présenté ses excuses quand il a retiré ses propos. 

Congé de maternité d’un an

Anishta Babooram a rappelé que l’Alliance du Changement souhaite mettre en place un congé de maternité d’un an. Elle précise que toutes les femmes y seront éligibles mais que cette mesure ne sera pas obligatoire. Selon elle, grâce à des mesures pour encourager le travail à domicile, le congé de maternité d’un an est une mesure réalisable. Roubina Jadoo-Jaunbocus a répondu que le congé de maternité d’un an n’est pas faisable et qu’il existe d’ores et déjà des mesures pour aider les jeunes mères salariées si elles ont des problèmes de santé dus à leur grossesse. 


 

 

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