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Atteinte de leucémie et âgée de 13 ans : une Mauricienne «emprisonnée» dans une clinique indienne faute d’argent 

Lorna déprime entre les quatre murs de l'hôpital. À droite Lorna et sa soeur Laura pendant les jours heureux.

Lorna ne retrouvera pas sa famille de sitôt, ni ses amis, ni son école. Elle ne sait même pas quand elle reviendra à Maurice et en pleure tous les jours. Sa famille ne pouvant plus payer pour les soins médicaux, une clinique en Inde retient l’adolescente dans sa chambre et les frais d’hospitalisation s’accumulent. Sa sœur implore de l’aide. 

Les yeux tristes, le cœur battant à toute vitesse, le corps frêle, immobile, Lorna est alitée depuis plusieurs mois. À chaque sonnerie de téléphone, elle sursaute. Enfin une bonne nouvelle ? Elle parle très peu mais on peut lire dans ses yeux qu’elle interroge sa sœur, Laura, à son chevet, pour savoir si elle peut enfin quitter la chambre d’hôpital. Et c’est le cœur serré que cette dernière lui demande toujours de ne pas perdre espoir car « tout va finir par s’arranger ».

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Pourtant, Laura, épuisée, a de plus en plus de mal à y croire. Elle-même a mis sa vie en suspens pour rester auprès de sa sœur. Elle raconte que Lorna est tombée malade en novembre dernier. « Elle était positive à la Covid-19 et était en isolement, sauf qu’elle n’a plus jamais été la même par la suite. Elle était tout le temps très faible et avait perdu sa joie de vivre. » Ses proches l’emmènent chez le médecin et pensent d’abord que ce sont des problèmes gastriques. « Mis à part ça, ma sœur n’était jamais malade. »

La jeune fille reçoit effectivement des médicaments pour la gastrite mais reste malade. « Un jour, nous avions décidé de l’emmener à la plage pour lui changer les idées. Elle a nagé et quand elle est ressortie de l’eau, elle ne pouvait plus marcher. Nous nous sommes dirigés vers une clinique. Cependant, ils nous ont dit que ma sœur était à nouveau positive à la Covid-19 et ils ont refusé de l’admettre. » 

Une fois à l’hôpital, les analyses médicales révèlent quelques anomalies. « Il y avait des globules blancs en excès et les soins n’ont rien donné. Elle a été transférée à la clinique Medpoint et les médecins ont décidé de l’envoyer en Inde pour un diagnostic en décembre. Il a alors été confirmé que ma sœur souffrait d’une leucémie aiguë. Cependant, les autorités mauriciennes nous ont demandé de rentrer au pays pour le traitement car c’était trop cher là-bas ». Lorna entame donc des séances de chimiothérapie à Maurice mais son état se détériore vite et elle doit repartir en Inde. 

Cela fait cinq mois maintenant qu’elle y est. Entre-temps, elle a eu d’autres complications de santé, dont une grave infection à la colonne vertébrale qui a affecté sa mobilité. C’est un gros coup dur pour elle. « Elle aimait chanter, danser, elle nous faisait toujours rire avec ses blagues. Aujourd’hui, quand elle ne dort pas à cause des médicaments, elle nous demande quand elle va rentrer. Elle est irritée et pleure mais elle nous dit aussi qu’elle croit en sa guérison. » 

Élève de Grade 8 au collège Aleemiah à Phoenix, cette habitante de Mesnil aurait dû, ce lundi, entamer les vacances scolaires. Mais c’est entre les quatre murs de cette chambre d’hôpital qu’elle demeure. C’est avec ces mots qu’elle lance un cri du cœur à ses proches, à ses amis, à tous ceux qui la reconnaitront ou aux bons samaritains qui ne resteront pas insensibles à son appel : « Ne m’abandonnez pas ici… »

Les sacrifices de Laura 

Il n’y a pas de sentiment plus fort que l’amour. Laura en sait quelque chose. Depuis que sa sœur est malade, elle n’a pas cessé de remuer ciel et terre pour lui venir en aide. Elle a tout sacrifié et les conséquences ne sont pas des moindres. « Ma mère était très faible, physiquement et moralement pas en forme. J’ai dû assumer les responsabilités familiales en tant qu’aînée. Je n’avais pas le choix. Ma sœur avait besoin de moi ». Au début, elle a pris un congé sans solde mais a finalement été mise à la porte. « Comme je ne peux pas rentrer, j’ai demandé l’autorisation de prolonger mon congé. La réponse a été négative. Ils ont mis fin à mon contrat. » Laura s’accroche cependant à son devoir et à son amour pour la petite Lorna. « Oui, j’ai sacrifié vie personnelle et professionnelle, mais je ne lâcherai pas… »

« Tir mwa la ma… »

Pour les parents de Lorna, impossible d’exprimer la détresse qu’ils ressentent. À chaque fois qu’ils parlent à leur fille, ils ont cette même grosse peine, cette tristesse profonde, cette révolte, ce sentiment d’impuissance qui leur donnent envie de hurler. Leur enfant est comme dans une prison et ils ne peuvent rien pour lui faire retrouver la liberté. Ils s’effondrent à chaque « Tir mwa la ma… », « Tir mwa la pa… ». 
Mais où trouver tout cet argent ? Le père de Lorna, qui travaille comme chauffeur, explique avoir pris tous les emprunts possibles pour payer les frais et la maman ne cesse d’appeler proches et amis afin de quémander quelques contributions. Malheureusement, cela ne suffit toujours pas.

Le prix de la liberté 

À l’heure actuelle, les frais d’hospitalisation de Lorna s’élèvent à quelque 4 millions de roupies mauriciennes. L’association Enn Rev Enn Sourir a pu réunir une partie de l’argent mais plus de la moitié de la somme manque encore. Le hic, c’est que comme la clinique refuse de laisser partir la jeune fille, les frais continuent d’augmenter. L’heure est donc à la générosité. Peu importe le montant, chaque don permettra à Laura de se rapprocher de la liberté. Il peut être effectué sur le compte MCB n°000446714739 ouvert par Enn Rev Enn Sourir.

  • defimoteur

     

 

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