La vie de Hurrydeo N., 47 ans, policier de profession a basculé. Depuis le mois de mai, ce père de famille a appris qu’il était atteint d’un cancer en phase 4. Il arrive difficilement à travailler. Il suit un traitement en Inde et a déjà déboursé plus de Rs 2 millions pour se faire soigner. Qui plus est, le 14 novembre dernier, une boîte utilisée pour récolter des dons en sa faveur et placée dans une pharmacie à Terre-Rouge a été volée. Le policier ne compte pas baisser les bras pour autant. Avec le soutien de sa famille et de ses proches, il compte de nouveau se rendre en Inde et demeure confiant de pouvoir s’en sortir.
Cela fait 26 ans qu’il s’est joint à la force policière. « J’ai toujours été très actif », explique le policier, qui travaillait alors au service de renseignements. Quelques années de cela, il avait commencé la construction de sa nouvelle maison à Notre-Dame. Il y a trois ans, il a commencé à ressentir des maux de tête. « Je me rendais régulièrement à l’hôpital pour des soins. Rien n’a été décelé », dit-il.
Mais au mois de mai de cette année, quelque temps après s’être installé dans sa nouvelle demeure, le quadragénaire a vu sa santé se dégrader en quelques jours seulement. « J’ai commencé à me sentir affaibli. J’étais fatigué et je n’arrivais plus à manger », raconte le policier. Il a fini par perdre du poids. « Mes collègues ont constaté que je maigrissais. En trois semaines, j’ai perdu 10 kilos. » Avec son épouse, ils se sont rendus chez un médecin privé pour connaître la cause de sa maladie. « Je me suis rendu dans une clinique. Après des examens, on m’a annoncé que j’avais un cancer à un stade avancé. Cela avait aussi affecté mon rein », lâche le policier. Cette nouvelle a eu l’effet d’une bombe pour le policier et son épouse. Un deuxième avis recherché auprès d’un autre spécialiste a confirmé la présence de cette maladie qui le rongeait.
« Ma vie et celle de ma famille ont basculé. Je ne peux travailler comme il se doit. Je ne dors plus que quelques heures », explique-t-il. Après cette terrible nouvelle, aidé de ses amis, des membres de la famille et des proches, Hurrydeo n’a pas tardé à entreprendre des démarches pour se rendre à l’étranger pour son traitement. En parallèle, une quête publique a été lancée pour récolter des fonds. « On m’a dit de me rendre en Inde, car à Maurice, il n’y a pas ce traitement. » Toutefois, le traitement coûte plus de Rs 2 millions. « Avec mon épouse, nous avons dû faire vite. Nous avons pu compter sur le soutien de nos proches et amis. Une semaine plus tard, nous avons pris l’avion pour l’Inde », dit-il.
Encore une épreuve rude et dure pour le policier. « Une piqure coûte Rs 120 000 et une tablette de comprimés pour mon traitement est à Rs 80 000. On doit m’injecter quatre piqures pour que le traitement marche. Après un séjour, j’ai dit à mon épouse que j’avais envie de retourner au pays, mais avec l’aide de la famille, je suis resté », ajoute ce dernier. En Inde, il a dû subir une intervention chirurgicale. « L’opération a duré environ six heures. Le médecin dit avoir enlevé la partie cancéreuse de mon rein. Pendant cinq mois, je suis resté en Inde pour suivre mes traitements, loin de mes filles. » Son combat était loin d’être terminé. « Le cancer s’est répandu et désormais, on a constaté que c’est mon poumon qui est menacé », se désole Hurrydeo.
L’aide de l’État requise
Faute de moyen financier, le policier est revenu au pays depuis peu. « à Maurice, il n’y a pas de traitement adéquat pour moi. Comme moi, ils sont nombreux les Mauriciens à venir se faire soigner en Inde, mais il y a manque de soutien. Le service à Maurice reste à être amélioré. Le gouvernement doit trouver une solution pour aider ces gens. Je suis parti avec mes propres moyens, mais qu’en est-il des autres patients sans repère, famille et guide à leur côté ? » soutient le policier. Il compte de nouveau se rendre en Inde en février de l’année prochaine. « Nous devons encore trouver des fonds pour que je puisse compléter la série de piqures », lâche-t-il.
Le vol de la boîte de donations
Plusieurs boîtes pour des dons ont été placées chez des commerçants. Il y en a une en particulier qu’il avait laissée chez un pharmacien à Terre-Rouge. « Il nous aide beaucoup. À chaque fois que la boîte est remplie, le propriétaire vient la quitter pour en prend une autre », nous dit le policier Hurrydeo N. Et le 14 novembre dernier, Imtiaz Rohom, 38 ans, un chauffeur de taxi est entré dans le commerce. Il a profité que la caissière soit occupée pour mettre un t-shirt sur la boîte et la voler. Le suspect avait placé la boîte, qui contenait environ Rs 9 000, sous ses vêtements avant de repartir. Scène qui avait été capturée sur une vidéo surveillance de la pharmacie. Dans cette affaire, le sergent Forod, du Field Intelligence Office, ses hommes et ceux de la CID de Terre-Rouge, menés par l’inspecteur Deroochoonee, ont retracé ce chauffeur de taxi. Placé en état d’arrestation, celui-ci a avoué avoir pris la boîte de donation et dépensé l’argent dans un casino. Il ne lui restait que Rs 1 200 au moment de son arrestation. « Peut être que la personne aussi en avait besoin à ce moment-là. Nous ne lui en voulons pas », laisse entendre le policier Hurrydeo N. sur ce vol. Malgré l’adversité, il continue sa lutte contre la maladie.
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