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Attaqué par deux Rottweilers en pleine rue au quartier Ward 4 dimanche soir - la victime : «J’ai cru que les chiens allaient me dévorer»

Son appel de détresse pas entendu.

Toujours mal-en-point, ce comptable de 42 ans est à sa 5e intervention chirurgicale à jeudi après-midi. Sur son lit, dans un établissement hospitalier privé où il a été transféré mardi, il repasse en revue la peur de sa vie lorsqu’il a été sauvagement agressé par les deux Rottweilers dimanche soir, à la rue Mère Barthélemy, dans le quartier dit Ward 4 de Port-Louis. 

Le cauchemar qu’il a vécu dimanche soir se perdure. Les images de son agression ne cessent de se bousculer dans sa tête. Il vient de subir une 5e intervention chirurgicale. Lors de l’attaque sauvage par les deux Rottweilers, les morsures des molosses lui ont fait beaucoup de mal, expliquent ses proches. 23 perforations profondes aux bras et aux jambes, une artère de la main droite sectionnée et un tendon du muscle gauche arraché. Les possibilités qu’il regagne l’usage de sa main droite sont toujours minimes, mais il ne perd pas espoir.

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« Personne ne m’a porté secours »

En plus de son état critique, son moral est à zéro. Joint au téléphone quatre jours après son agression, ce comptable de 42 ans est toujours alité dans un établissement hospitalier privé où il a été transféré mardi. Il n’a pas encore regagné l’usage de ses membres. Il digère très mal ce qu’il a vécu dimanche soir. Il n’arrive toujours pas à comprendre comment ces deux chiens ont pu se retrouver en pleine rue à cette heure de la nuit. Et aussi comment personne ne lui a porté secours. 

Le soir de l’attaque, se remémore-t-il, « j’ai crié de toutes mes forces lorsque je me faisais attaquer par les molosses. Malgré mes cris de détresse et mes pleurs, personne n’est venue à mon secours », se désole-t-il. « J’ai été laissé pour mort sur le bitume de la rue Mère Barthélemy. Pourtant, les voisins auraient pu lancer un seau d’eau ou pousser des cris afin d’effrayer les molosses. Kouma dir kot inn arive, sakenn pe get zot lapo. Il semblerait que le voisinage a peur du propriétaire des chiens. Pourquoi le voisinage ne le dénonce pas aux autorités ? », se demande-t-il. 

Souffrant de myopie, le comptable raconte que durant l’attaque, les deux Rottweilers ont même brisé ses lunettes. L’une des raisons qui l’a poussé à réclamer de l’aide. « Les deux chiens se sont acharnés sur moi. À un moment donné, j’ai cru qu’ils allaient me dévorer. J’étais confronté à deux molosses. Je ne pouvais rien faire. Lorsque mes verres sont tombés, je ne comprenais pas ce qui se passait, car je suis myope. Heureusement que les deux bêtes sont repartis, peut-être que quelqu’un a dû émettre un signal. »

« Les pires instants de ma vie »

« J’étais très affaibli, mais je me suis remis debout pour me diriger péniblement vers l’hôpital Dr A.G Jeetoo qui était non loin », explique-t-il. Jusqu’à maintenant, le comptable ignore comment il a pu regagner le centre hospitalier dans l’état qu’il se trouvait. « Fouf… Kouma monn rant dan lopital monn larg mo lekor… Je vivais les pires instants de ma vie », dit-il. 

Ce célibataire dément avoir été sous l’effet d’alcool ou d’une quelconque substance nocive ce soir-là. Il dément également tout « règlement de comptes ». En fait, précise-t-il, « je me suis rendu à la tabagie pour acheter une boisson gazeuse ou un produit laitier, car je souffre de gastrite ». Il n’arrête pas de s’interroger : « Et si c’était un enfant ou une personne âgée qui empruntait la rue Mère Barthélemy à ma place ce soir-là ? », s’interroge-t-il. « Que la police agisse, car le coupable doit payer ! », estime-t-il. 

Sur les images CCTV, dont Le Défi Plus dispose d’une copie, l’on constate qu’une voiture est passée dans le coin et que le conducteur n’a pas porté assistance au blessé. Ce dernier n’a même pas arrêté son véhicule afin de constater ce qui se passait sur le bitume.

Les chiens sont-ils enregistrés ?

La section 31 de l’Animal Welfare Act, qui aborde l’enregistrement des chiens auprès de la MSAW, n’a toutefois pas encore été promulguée. Ce qui fait qu’il y a un bon nombre de propriétaires qui ne procèdent pas à l’enregistrement de leurs chiens.


L’euthanasie des deux Rottweilers suspendue jusqu’à l’enquête policière

Les conclusions de l’enquête policière détermineront si les deux Rottweilers ayant agressé le comptable de 42 ans seront euthanasiés ou pas. Cela, suite à un ordre de la Cour. Entretemps, l’Animal Welfare Unit (AWU) doit prendre possession des deux Rottweilers et c’est par la suite que le MSAW entrera en jeu.

La MSAW : « De tels chiens doivent être muselés et en laisse sur la place publique »

Julien George, le directeur de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW), souligne que de tels incidents ont des conséquences très graves pour les citoyens. Les sections 3, 32 et 33 de l’Animal Welfare Act démontre l’obligation des responsabilités du propriétaire. La loi prévoit des sanctions allant jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende de Rs 10 000, indique ce dernier.

« Sous l’Animal Welfare Act, plusieurs chiens figurent sur la liste des ‘dangerous dogs’, dont Cane Corso, Dobermann et Rottweiler. Les propriétaires de ces chiens ont l’obligation de s’assurer à ce que leurs animaux soient muselés et tenus en laisse sur la place publique par un individu âgé de plus de 16 ans. Cela, afin que le chien soit sous contrôle », déclare Julien George au Défi Plus.

Le directeur de la MSAW précise par ailleurs que « les propriétaires ont le devoir d’éduquer et socialiser leurs chiens ». Concernant la reproduction des chiens de race, Julien George soutient que tout éleveur doit détenir un permis de reproduction délivré par la Division of Veterinary Services (DVS) du ministère de l’Agro-industrie. « Une personne sans permis n’a pas le droit de faire reproduire son chien. Les membres du public sont conseillés de se tourner vers les éleveurs attitrés lorsqu’ils envisagent d’acheter un chien », poursuit-il. 

« Un chien bien dressé n’est jamais agressif », disent des éleveurs

Yaven Ankiah est le directeur de Golden Kennel, une société d’élevage et de dressage de chiens à Moka. Cet éleveur des chiens de race, tels Rottweiler, Dobermann et Berger allemand, jette le blâme sur les propriétaires des deux Rottweilers. La faute, dit-il, est au niveau des propriétaires, car « un chien dressé n’est jamais agressif. Ce sont des chiens renfermés sur eux-mêmes qui agissent ainsi. Cela démontre qu’ils ne sont pas suffisamment socialisés. »

Comparé aux autres chiens, un Rottweiler, poursuit Yoven Ankiah, est pourvu d’un instinct très protecteur et d’un caractère dominant. « Toutefois, les propriétaires ont leur part de responsabilité en dressant et éduquant leurs molosses », précise notre intervenant. Et si ces derniers ne peuvent dresser leurs chiens, ajoute-t-il, les autorités enregistrent plusieurs professionnels dans le domaine. Le dressage des chiens gravite autour de cinq règles principales : la patience, le coucher, l’attaque et l’arrêt, en garde, et surtout l’obéissance.
 

 

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