Gaëtan H. est un survivant. À 68 ans, cet homme d’affaires et ancien gérant de restaurant a survécu à deux attaques à l’acide. La dernière, qui remonte à août 2018, l’a laissé avec de lourdes séquelles physiques. Il a arrêté de travailler et vit reclus dans sa maison à Flic-en-Flac mais craint une nouvelle attaque.
Jamais il n’aurait imaginé vivre un jour un tel cauchemar. « J’ai longtemps vécu à Rose-Hill où je gérais un restaurant. Autant que je souvienne, je n’ai jamais eu de problème avec qui que ce soit », nous explique-t-il. Puis en 2016, sa vie et celle de son épouse bascule une première fois. Un jour, alors qu’il était au volant de sa voiture, une motocyclette s’est arrêtée à son niveau. « Le passager de la moto m’a lancé une substance corrosive au visage. J’ai eu le réflexe d’esquiver et j’ai été touché seulement au bras », se souvient Gaëtan. Les auteurs de cette attaque s’étaient-ils trompés de cible ? Jusqu’à aujourd’hui, cette question taraude le sexagénaire.
Après cette attaque durant laquelle il a failli être défiguré, la peur s’est installée dans sa tête. Ayant perdu confiance dans les personnes de son entourage, son épouse et lui ont quitté la région où ils habitait et se sont installés à Flic-en-Flac. Gaëtan H, qui a délaissé l’univers de la restauration, a commencé à travailler avec un proche. Cependant, la vie dans leur nouvelle maison était loin d’être un long fleuve tranquille. En effet, à maintes reprises. Il a eu recours à la police de l’Environnement pour tapage nocturne.
La deuxième attaque subie par Gaëtan a eu lieu le 31 août 2018 aux alentours de 23h00. À son retour, il est descendu pour ouvrir le portail, qui à l’époque n’était pas motorisé. La rue était déserte. « Tout à coup, j’ai vu arriver deux hommes à motocyclette. L’un m’a lancé une substance et j’ai ressenti immédiatement une sensation de brûlure. Ils ont ensuite pris la fuite », se rappelle Gaëtan.Il ajoute : « J’ai appelé mon épouse. Nous avons constaté que l’acide a brulé mon visage », soutient-il.
Transporté à l’hôpital, le constat est sans appel, « J’ai été brulé au troisième degré. Je sentais ma chair qui brûlait. Je souffrais atrocement. Cette attaque était un règlement de comptes, car j’avais de l’argent sur moi et ils ne l’ont pas pris », dit Gaëtan qui a été atteint au bras et sur le dos. C’était le début du calvaire pour lui.
« Mourir après une telle attaque aurait été un soulagement plutôt que d’y survivre. Rester à l’hôpital et subir les traitements qui suivent a été très douloureux. J’étais une personne active et tout d’un coup je me suis retrouvé cloué à un lit ». « Pendant six mois, je ne pouvais rien faire par moi-même. Heureusement, que mon épouse a toujours été là ». Dans les autres mois qui ont suivi, il a subi une greffe au bras. « On a dû prendre de la peau sur ma jambe pour mettre sur le bras ».
Après cette attaque, il a cessé toute activité professionnelle. Il a été marqué à vie. Les traces de brûlure, au pied, au bras, au visage et au dos lui rappellent tout ce qu’il a dû surmonter. « Je ne me suis pas remis à 100 % et je souffre encore, mais malgré cela je tiens le coup ».
Il dit regretter que jusqu’à maintenant, la police n’a pas mis la main sur aucun suspect. Il veut que justice lui soit rendue. « J’ai donné des détails à la police, mais en vain.. J’ai été aux casernes, sans succès. Je crains qu’à tout moment, mon épouse et moi soyons victimes d’une autre attaque », s’indigne Gaëtan.
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