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Atma Bumma : un restaurateur dont les affaires font recette

Atma Bumma  Atma Bumma est à la fois chef, membre d’un club social et politiquement très actif.

Si certains connaissent l’homme politique, d’autres connaissent moins le chef d’entreprise. Pourtant, son parcours force l’inspiration. Atma Bumma a bâti, en 20 ans, un empire de la restauration à Maurice.

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Namaste,  Ty Breiz, Tikka Masala, La Terrazza, le StoneGrill… Autant d’enseignes regroupées sous l’Eskaem Group, créé en 2009 par Atma Bumma. Le groupe englobe une dizaine de food outlets proposant de la cuisine gastronomique ou des fast-food. Il s’occupe aussi de la gestion des cafétéria de certaines entreprises comme la Barclays Bank. Il emploie aujourd’hui plus de 125 personnes.

À ses débuts, Atma Bumma est loin d’imaginer qu’il aura un tel parcours dans l’entrepreneuriat et la restauration. Journaliste à l’express pendant trois ans, il est nommé président de l’Association des journalistes en 1994. La même année, il intègre la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) en tant que directeur de programme et de production. Il y travaille durant 11 ans… jusqu’en 2006, suivant l’annonce du directeur d’alors : « Tu as beaucoup fait pour la MBC, mais tu peux t’en aller. » Son contrat n’est pas renouvelé.
Mais les circonstances le conduisent d’instinct vers la gestion de ses premiers restaurants, le Ty Breiz créé en 1998 et Namaste fondé en 2000. Cette tâche, il la délègue aux responsables des restaurants. Depuis 2006, prenant pleinement sa fonction de Chief Executive Officer, il lance plusieurs projets : gastronomie indienne, cuisine italienne/pizzeria, steak house, cuisine locale, cuisine rapide, café et crêperie. « Le nombre de firmes grandissait. Il fallait évoluer et avoir une meilleure gestion soutenue par un organisme central afin de faciliter les achats, la gestion des ressources humaines, de la TVA, des autres taxes et des permis des expatriés. »
C’est ainsi que l’Eskaem Group voit le jour. L’homme d’affaires est en briefing tous les matins par téléphone avec son Group Manager, concernant les actions, les réunions, les suivis et les absences. « J’écoute. J’observe. Je note. Mes collaborateurs savent que je n’oublie rien », confie Atma Bumma.

Aujourd’hui, le patron constate que son entreprise est performante, qu’elle s’inscrit dans la longévité, qu’elle est viable et qu’elle génère des profits, même s’il y a eu des difficultés. Il explique que la vie d’un entrepreneur se conjugue avec des hauts et des bas. La situation se corse car l’entrepreneur est confronté aux difficultés de trésorerie, de marché, de compétition, d’accès aux finances et de ressources humaines.

À ses débuts, la société finançait ses nouveaux projets avec ses propres cash-flow. Mais cette manœuvre est dangereuse, car elle met en danger les autres restaurants et la santé financière ainsi que la viabilité de la firme. « Nous avons pris d’énormes risques, jusqu’à nous retrouver presque asphyxiés. » Il a appris la leçon. Le financement se fait désormais par prêts.

Il relate que certains évènements l’ont marqué, notamment lorsqu’un de ses fleurons était à deux doigts de lui échapper. « En affaires, la panique est fatale. Se préparer au pire des scénarios est une bonne thérapie pour remonter la pente et gérer les difficultés », fait-il ressortir.

Atma Bumma est à la fois chef, membre d’un club social et politiquement très actif. « Mais je ne suis prisonnier d’aucuns », souligne-t-il. Pour lui, il est important d’être détaché des activités et des événements. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il pratique du sport. Pour maintenir une bonne hygiène de vie, il ne boit pas d’alcool et ne fume pas.

Ses années d’expérience lui ont permis de gagner en maturité, en visibilité et en réseautage. Mais il a la même motivation qu’au début. « Un entrepreneur doit avoir le courage de prendre des risques, d’investir et d’accomplir son rêve », conclut-il.


Parcours scolaire et engagement politique

Atma Bumma est issu d’une famille de petits planteurs. Avec le bon sens du paysan, son père Sanduth lui a transmis l’importance de l’éducation et de l’épargne. Après ses études au MGI, Atma Bumma se fait embaucher. En parallèle, il suit en tant qu’external student un BA en histoire et sciences politiques à l’université de Londres. Il se rend en France en 1990 pour une troisième année d’études en gestion et management d’entreprise à Paris. Plus tard, il entame un MBA à la Birmingham Business School.

Atma Bumma est engagé dans la politique depuis ses 17 ans. Il a été président de l’aile jeune du MMM. En 2010, il a été candidat aux élections, mais il n’a pas été élu. En 2014, il a été le colistier de Navin Ramgoolam à Triolet, dans l’alliance MMM/PTr. Après la défaite de l’alliance, Atma Bumma a fait partie de ceux ayant quitté le MMM pour créer le Mouvement Patriotique en 2015. À la question de savoir quels sont ses projets il répond : « Devenir le prochain Premier ministre. »

Le Docks Lounge, un nouveau projet

Le Docks Lounge est un projet en partenariat avec la United Docks Ltd. Le restaurant, qui ouvrira ses portes à la mi-juillet, est situé à côté de la vieille bâtisse. Cette dernière, qui a déjà été transformée en business hub avec 300 personnes qui y travaillent, se trouve à l’arrière de l’hôtel Le Suffren. Le Docks Lounge inclut un resto-pub, un pizza bar, tout en gardant l’esprit de la cuisine gastronomique. Le restaurant pourra se transformer en une salle de conférence pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes. Il donnera aussi accès à une grande terrasse. Le vendredi et le samedi, le restaurant sera transformé en pub avec de la music live. « On créera une plateforme pour les artistes locaux une fois par mois », explique Atma Bumma. Pour ce projet, une trentaine d’employés seront recrutés.

 

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