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Asvin Bokhoree, directeur de La Chartreuse : «La pénurie de thé n’est pas uniquement due au climat»

En ce moment, nous constatons une pénurie de thé noir sur le marché local. Asvin Bokhoree, le Managing Director de La Chartreuse Group of Companies, révèle que cette pénurie est due à plusieurs facteurs.

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En hiver, il y a naturellement une baisse de production. à La Chartreuse, on espérait toutefois, d’après les prévisions de la météo, avoir une saison moins rude, moins pluvieuse.Or, tel n’a pas été le cas. La récolte a donc ralenti considérable­ment.

« Cette année, l’hiver a duré plus longtemps que d’habitude. Dès la première semaine de mai, l’hiver était là, un hiver rude. Alors que notre production devait s’étaler pendant un peu plus longtemps, nous avons constaté un ralentissement assez conséquent », explique Asvin Bokhoree.

Le Managing Director ajoute que les ventes ont augmenté. « C’est le cas quand l’hiver est plus rude. Donc, d’un côté, il y avait une baisse de production et de l’autre, une forte demande. Le nombre de touristes aussi a augmenté », fait-il ressortir.

Toutefois, il précise que cette pénurie de thé n’est pas uniquement due au climat. Il s’explique : « Il y a aussi deux facteurs importants à prendre en considération. D’abord, tous les plants de thé à Maurice ont 80, voire100 ans. La pousse des feuilles se produit dans un cycle de huit à 15 jours, mais aujourd’hui, ce cycle a augmenté. Les plantes ne produisent pas suffisamment de feuilles pour pouvoir pallier l’augmentation des ventes. »

« Puis, quand les plantes vieillissent, elles exigent beaucoup plus d’engrais. Ces fertilisants sont appliqués aux mois de février et mars, mai et juin et ensuite novembre et décembre. Il y a un phénomène qu’on appelle leaching, c’est-à-dire qu’à chaque fois qu’on applique les engrais, il y a de grosses pluies. Ainsi, tous les engrais sont lavés, emportés. Ces derniers temps, on a souvent eu de grosses pluies pendant une heure ou deux. Ces pluies torrentielles drainent le sol fertile et emportent aussi tous les minéraux. Tout cela a des conséquences sur la production.»

La main-d’œuvre vieillit

Un autre facteur qui joue contre l’industrie du thé est la main-d’oeuvre vieillissante. « La culture du thé n’intéresse pas la jeune génération. Pourtant, les employés de cette industrie sont bien rémunérés. Et ce, pour deux ou trois heures de travail », dit Asvin Bokhoree. Il est d’avis que le gouvernement devrait se pencher sur ce problème, ainsi que tout ce qui touche la replantation de thé et la superficie insuffisante pour la culture du thé. Cela fait baisser la production d’année en année, alors que la demande augmente.

Le Managing Director de La Chartreuse soutient, pour conclure, que ce n’est pas l’exportation qui est à la base de la pénurie actuelle, comme certaines personnes peuvent le croire.

 

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