People

Astrid Dalais : souffleuse d’idées

Astrid et Guillaume Ensemble dans la vie comme au travail, Astrid et Guillaume sont très complices.

Impossible désormais de dissocier le festival Porlwi by light d’Astrid Dalais, sa conceptrice avec Guillaume Jauffret. Après avoir longtemps travaillé dans l’hôtellerie, elle est revenue au pays pour insuffler une autre dimension aux arts et à la culture. Rencontre.

Publicité

Une silhouette longiligne. Un sourire contagieux. Astrid Dalais est de ces femmes qui ne vivent pas leur passion à demi mesure. Quand on est vraiment passionnée par l’art, c’est très difficile de ne pas en faire son métier.

Conceptrice du festival Porlwi by light avec son conjoint Guillaume Jauffret, elle œuvre pour donner de nouvelles couleurs à la créativité mauricienne et la promouvoir.

Née le 9 juin 1978, au Réduit, elle est la benjamine d’une famille qui comptait déjà trois fils. Quand on parle de son enfance, elle sourit avant de se mettre à nous compter la candeur de cette douce époque : « La première image qui me vient à l’esprit, c’est de me voir pieds nus. Puis, je me souviens que je passais beaucoup de temps dans les cabanes que mes frères et moi construisions dans les arbres. De mon enfance, je retiens aussi mes vacances dans le Sud du pays. Et puis, comment ne pas se souvenir de ces interminables moments que je passais à aider ma mère Jacqueline qui est chef de cuisine. Puis, il y a les amis. La maison familiale à Curepipe accueillait toujours beaucoup d’amis. »

Cependant, à 17 ans, elle quitte sa terre natale et elle s’envole pour la France pour entreprendre des études en marketing et en communication à Montpelier, puis à Paris. Au bout de trois ans, elle décroche un diplôme avec une spécialisation en communication.

La réalisation d’un pareil festival n’aurait jamais été possible seulement à deux. C’est pour cela qu’il y a avec nous toute une équipe qui a contribué à faire que le festival Porlwi by light voit le jour en 2015»

De retour à Maurice en 1999, elle rejoint le groupe Naïade pour y travailler pendant cinq ans. « J’ai été embauchée pour aider à mettre sur pied une cellule de communication pour le groupe. C’était une très belle aventure humaine et professionnelle, parce qu’avec ce groupe hôtelier, j’ai eu l’occasion de participer aux Jeux olympiques d’Athènes et au Festival de Cannes, entre autres. »

Voulant relever d’autres défis, elle quitte Maurice pour rejoindre à nouveau l’Hexagone. « Au bout de cinq ans, j’ai senti que je n’avais plus rien à apporter au groupe Naïade. J’ai donc tout plaqué, contre l’avis de mes proches, pour apporter un autre dynamisme à ma vie professionnelle. C’est comme cela qu’on m’embauche comme responsable du marketing et de la communication au Park Hyatt, un palace très réputé, à la place Vendôme, à Paris. »

Deux ans plus tard, elle saisit une opportunité professionnelle. « Deux ans plus tard, je me suis rendue compte que je ne voyais Paris qu’à travers ma vie professionnelle. Au même moment, le groupe hôtelier Sun me propose de m’occuper de sa cellule de communication en Europe. Puis, je suis retournée au groupe Naïade, avant de me mettre à mon compte en 2011 en devenant souffleuse d’idées, ou si vous voulez “poukni” en créole. »

C’est un métier qu’elle a inventé. « Quand j’ai quitté le circuit hôtelier, je me suis mise à mon propre compte en travaillant comme souffleuse d’idées. Un métier qui met en place des projets pour les entreprises. On m’a confiée deux projets et c’est aussi à la même période que j’ai rencontré Guillaume Jauffret, avec lequel j’ai travaillé avant qu’il ne devienne mon compagnon puis le père de mon fils en 2012. »

Mais, l’appel du pays finira par se faire sentir à la fin de 2012. « Nous sommes revenus à Maurice, Guillaume et moi, pour le travail. Et nous avons très vite réalisé qu’il y avait un énorme potentiel artistique à Maurice et que nous pouvions apporter notre expertise. Puis, à un certain moment, nous avons voulu que notre fils grandisse un peu de la même manière que nous. Donc, en 2012, on est rentré. »

Cependant, ce ne sera pas les mains vides. Parce que, dans leurs bagages, il y avait déjà les premières ébauches du festival Porlwi by light. « À vrai dire, on planchait sur le festival depuis 2010 à peu près. On avait souvent entendu nos aînés parler de l’animation qui régnait jadis à Port-Louis, mais qui avait disparu depuis. C’est justement cette ambiance festive et de convivialité que nous avons voulu recréer avec Porlwi by light. »

Pour mener à bien ce projet, le couple n’hésite pas à impliquer d’autres acteurs. « La réalisation d’un pareil festival n’aurait jamais été possible seulement à deux. C’est pour cela qu’il y a avec nous toute une équipe qui a contribué à faire que le festival Porlwi by light voit le jour en 2015. Il a connu le succès avec une moyenne de 450 000 festivaliers sur les trois jours. Je profite également de l’occasion pour remercier à la fois les secteurs privé et public pour leur collaboration. »

Mais Porlwi by light n’est pas un festival figé. Chaque année, il est appelé à se renouveler. « Nous avons déjà des thèmes pour les prochains sept ans et chaque année, le festival et le parcours vont évoluer. Par exemple, cette année, il n’y aura rien à la place d’Armes. »

Et si on devait faire un bilan du festival dans dix ans ? « Si d’autres événements culturels voient le jour, c’est qu’on aura gagné notre pari. Et, si le festival arrive à sensibiliser les décideurs sur l’importance de la sauvegarde du patrimoine et de la culture, ce sera encore mieux. »

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !