Assurance santé : les mesures incitatives n’augmenteront pas le nombre de souscriptions

La hausse du plafond de l’exemption fiscale, annoncée dans le Budget 2017-2018, n’attirera pas de nouveaux clients vers les assurances santé. C’est ce que soutient Bertrand Casteres, Chief Executive Officer (CEO) de la Mauritius Union. Il aurait fallu, dit-il, une hausse plus conséquente.

Encourager les Mauriciens à prendre des assurances santé. C’est pourtant l’objectif du Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth. Pour ce faire, les primes d’assurance santé annuelles que paient les contribuables sont déductibles de leurs revenus imposables, jusqu’à un certain plafond. Dans son Budget 2017-2018, Pravind Jugnauth a annoncé que ce plafond sera désormais rehaussé. Il passe de Rs 12 000 à Rs 15 000 pour le contribuable ainsi que pour son premier dépendant et de Rs 6 000 à Rs 10 000 pour chacun des autres dépendants.

Néanmoins, pour Bertrand Casteres, on aurait pu faire mieux. « J’accueille favorablement cette mesure. Mais ce n’est pas suffisant pour encourager les Mauriciens à prendre une assurance santé et ainsi se protéger. On aurait dû avoir une hausse importante jusqu’au seuil psychologique de Rs 20 000. Je comprends qu’il y ait des obstacles budgétaires. La hausse annoncée sera certes bénéfique pour les clients actuels, mais cela n’encouragera pas les nouveaux clients à prendre une assurance santé. Je ne m’attends donc pas à une hausse des souscriptions d’assurance santé », explique Bertrand Casteres.

Le CEO de la Mauritius Union souligne que la hausse du plafond d’exemption des primes d’assurance n’était pas la priorité des assureurs lors des consultations pré-budgétaires. Les professionnels du secteur espéraient davantage d’incitations fiscales pour encourager les Mauriciens à souscrire à des assurances vie et des plans de pension.

Chandra Rungasawmi, président de la Mauritius Tax Payers Association (MTPA) est plus optimiste. « Les taux d’augmentation des plafonds sont raisonnables. Cette mesure est une bonne chose pour la classe moyenne. C’est un effort dans la bonne direction. Les taxes des individuels montent plus que les taxes pour les entreprises. Il y a beaucoup de personnes imposables à Maurice, et d’autres dont les revenus ne sont pas déclarés alors qu’ils devraient payer l’impôt sur le revenu. Avec en plus la taxe de solidarité, et la hausse du taux d’exemption à partir du troisième enfant, nous sommes satisfaits de la direction que prend le système fiscal à Maurice », commente Chandra Rungasawmi.