La sécurité énergétique demeure primordiale pour réussir toute transition durable, qu’il s’agisse de la gestion de l’eau, des déchets ou des services essentiels. C’est l’un des messages forts issus de la rencontre d’affaires et d’investissements organisée le 21 novembre à l’EDB, dans le cadre de la visite du président Emmanujel Macron à Maurice.
« On peut prononcer de beaux discours sur la transition énergétique, mais sans sécurité énergétique, aucun projet ne peut tenir ». C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Énergie et des Services publics, Patrick Assirvaden dans le cadre de la rencontre d’affaires et d’investissements organisée le 21 novembre dans les locaux de l’Economic Development Board (EDB) à Ébène. Son message était adressé aux entreprises et institutions présentes, réunies autour du thème « Maurice Île Durable : services essentiels », consacré à la gestion de l’eau, de l’assainissement, des déchets et aux énergies renouvelables.
Pour le ministre, la question de la sécurité énergétique demeure un socle sur lequel repose toute avancée dans la modernisation du secteur. Il a rappelé que la stabilité de l’approvisionnement n’est pas qu’une responsabilité technique ou administrative. Elle conditionne la continuité de l’activité économique et l’attractivité du pays. « Assurer la sécurité énergétique ne doit pas nous détourner de la transition énergétique. La transition n’est plus une option, c’est une obligation », a-t-il avancé.
Évoquant une récente campagne nationale de sobriété énergétique, Patrick Assirvaden a souligné le rôle de chaque usager. Selon lui, les crises vécues dans la région démontrent qu’un déficit d’eau ou d’électricité peut provoquer une perte de confiance politique. Il a rappelé les événements survenus à Madagascar, où les pénuries avaient entraîné des départs successifs au sein du gouvernement. « Quand il n’y a pas d’électricité et pas d’eau, c’est le ministre qui saute en premier. Cela est arrivé à Madagascar. Cela avait commencé à travers l’eau et puis l’électricité. C’est le ministre qui a sauté en premier, suivi du Premier ministre et du président. Je suis averti ! », a-t-il déclaré.
La rencontre a également mis en lumière les enjeux liés aux déchets et à l’économie circulaire. Deochan Dookee, directeur adjoint de la division de la gestion des déchets solides au ministère de l’Environnement, a indiqué que la production nationale de déchets enregistre depuis quinze ans une hausse moyenne proche de 2 % par an. Si aucune mesure additionnelle n’est adoptée, le volume annuel pourrait dépasser les 600 000 tonnes entre 2030 et 2035. Cette projection place la gestion des déchets au rang des priorités pour Maurice, dans un contexte où les infrastructures existantes approchent leurs limites.
Les discours ont est également portés sur les perspectives internationales et les coopérations possibles. Gérard Wolf, président de la Task Force Villes Durables de MEDEF International, a rappelé que le thème de Maurice Île Durable trouve un écho particulier avec la COP 30 au Brésil. Mais, selon lui, l’action quotidienne repose avant tout sur les acteurs locaux.
Il a encouragé Maurice et l’EDB à renforcer les initiatives en matière d’innovation et d’économie circulaire. « Nous sommes à votre disposition pour partager nos expériences », a-t-il assuré, en invitant à multiplier les échanges avec les entreprises françaises présentes dans la délégation.
De son côté, Raj Makoond, de la Commission énergétique de Business Mauritius, a insisté sur la contribution du secteur privé au PIB et à l’investissement national. Il a rappelé la coopération engagée depuis plusieurs années entre Business Mauritius et l’Agence française de développement autour de l’efficacité énergétique. Pour lui, cette collaboration offre des opportunités de progrès mesurables, notamment dans l’industrie et les services.
Les directeurs de l’EEMO et de la MARENA brillent par leur absence
« Je n’ai pas vu le directeur de la MARENA. A-t-il été invité ? Je pense qu’il aura le message », a souligné le ministre de l’Énergie. Toujours durant son intervention, ce dernier a fait remarquer que le responsable de l’Office du Management de l’Efficacité énergétique, l’EEMO, était absent. « Je suppose qu’il a été invité. Il est concerné par cela. Je crois qu’il est bien dynamique », a avancé Patrick Assirvaden.
Les projets prévus à Maurice
Rs 30 milliards d’investissements
Maurice prévoit plus de Rs 30 milliards d’investissements privés dans les énergies renouvelables. Ces projets doivent ajouter 376 MW issus du solaire et de la biomasse d’ici 2028. Selon le ministre Patrick Assirvaden, cette dynamique vise à réduire la dépendance aux énergies fossiles importées et à consolider la sécurité énergétique tout en soutenant une économie verte.
Il rappelle que l’objectif de 60 % d’énergies renouvelables, d’abord prévu pour 2030, est désormais attendu pour 2035. Il invoque un choix de réalisme, indiquant que les projets n’étaient pas assez avancés et annonçant un « RESET », selon les orientations actuelles du secteur. « Je préfère une promesse tenue en 2035 qu’un mirage en 2030 », a-t-il ajouté.
Le Renewable Energy Technology Centre
Le ministre indique que le Plan stratégique de la MARENA comprend la mise en place de Zones d’Accélération des Énergies Renouvelables, inspirées des zones préférentielles utilisées en France pour accueillir diverses filières. Dans le cadre de l’accord d’intention à venir, Maurice souhaite obtenir un appui technique français pour développer ces zones et accompagner la création du Renewable Energy Technology Centre, futur pôle technologique de la MARENA.
L’objectif est que ce centre, associé à l’Office du Management de l’Efficacité énergétique, puisse être installé dans un bâtiment dédié. Selon le ministre, cette structure doit refléter une vision partagée avec la France, fondée sur l’innovation et le potentiel des énergies durables.
Un projet solaire flottant à Tamarind Falls, avec une capacité annoncée de 17,5 MW, afin de produire de l’énergie propre sans occuper de nouveaux terrains.
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