Assemblée annuelle - SBMH : les petits actionnaires veulent la démission de Sattar Hajee Abdoula

Le Board de la SBMH a été reconduit suivant son Assemblée annuelle des actionnaires le 31 août. Cependant, les petits actionnaires envisagent d’avoir recours à la voie légale pour pousser le président du board à la sortie. 

L’affaire de la SBM Bank (Kenya), condamnée à payer plus de 7,5 millions de dollars à AfrAsia Bank, provoque l’indignation des petits actionnaires. N’ayant pas obtenu de réponses à leurs questions relatives à cela lors de la 12ème Assemblée annuelle des actionnaires de la SBM Holdings Ltd le 31 août, les petits actionnaires se tournent désormais vers des professionnels de la justice.  « Nous allons rencontrer un panel d’avocats la semaine prochaine. Le président du board doit démissionner, car il y a parti pris dans l’affaire kenyan Pabari Investment. Il y aura des actions d’ici la prochaine assemblée. Et si besoin est, nous prendrons conseil avec l’Opposition, des avocats indépendants et ceux qui sont dans la politique », fait ressortir Bissoon Mungroo, actionnaire minoritaire de la SBMH. 

Contrairement à l’ajournement du 23 juin dernier au SBM Park à La Vigie, la 12ème Assemblée annuelle des actionnaires de la SBM Holdings, qui s’est tenue au Landscope Mauritius à Ébène Cybercity, a pu aller jusqu’au bout. Nassir Ramtoola, actionnaire minoritaire de la SBMH, soutient que l’approche était mieux et qu’il y a eu beaucoup plus de dialogue. 

La rencontre avait pourtant démarré avec des remous. L’un des petits actionnaires lançait à Sattar Hajee Abdoula, qu’il n’était pas apte à être président de la SBM Holdings. Il lui a été demandé de « step down » et de laisser une autre personne présider l’Assemblée annuelle. Les échanges entre l’actionnaire et le président se sont cependant tenus dans les règles. 

Pas de conflit d’intérêt selon la SBM 

Qu’est-il reproché à Sattar Hajee Abdoula ? Selon Bissoon Mungroo, le président de la SBMH aurait enfreint la loi en allant personnellement à la rencontre d’un débiteur. « J’ai des preuves que le président a rencontré des personnes d’une des compagnies qui ont contracté des prêts par milliards à la SBM au Kenya », poursuit l’actionnaire. Or, le président de la SBMH s’est appuyé sur le secret bancaire pour ne pas répondre à des questions sur le sujet lors de l’AGM. 

Du côté de la SBM, une source souligne que Sattar Hajee Abdoula - qui est également CEO de Grant Thornton, compagnie qui assure le recouvrement et le transfert de dettes du groupe Pabari - estime qu’il n’y a pas de conflit d’intérêt. « Le président du board a fait un long exposé sur la confidentialité avec la permission des actionnaires. Il y a eu beaucoup de temps pour la partie des questions, alors que plusieurs actionnaires étaient présents à l’AGM », précise notre source. 

Cependant, Bissoon Mungroo explique que le président du board ne peut se cacher derrière le secret bancaire. Cela, alors qu’il y a des documents publics en cour au Kenya et que la SBMH en a obtenu une copie.  Pour sa part, Nassir Ramtoola, actionnaire minoritaire de la SBMH, souligne que le président a donné son assurance que la SBMH fait de son mieux pour récupérer les « impairment » de Rs 12 milliards.

Néanmoins, il suggère de solliciter une boîte externe pour préparer un rapport et déterminer s’il y a eu trafic d’influence. « Il faudra prendre des actions contre les fautifs », argue Nassir Ramtoola, actionnaire minoritaire de la SBMH.