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Aspirants-médecins : pas d’amélioration du niveau avant 2023

médecins Malgré 18 mois passés en milieu hospitalier, sous le regard de leurs aînés, 38,5% des internes ont échoué.

Près de 40 % des internes ont échoué à l’examen d’entrée au Medical Council. Les professionnels de la santé estiment que la majorité de ces candidats n’ont pas le niveau. Si des mesures prises ces dernières années devraient éviter que ce problème ne persiste sur le long terme, il faudra attendre 2023 avant d’en ressentir les premiers effets.

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Les résultats de l’examen du Medical Council (MC) ont, une nouvelle fois, de quoi inquiéter. Outre le taux d’échec des aspirants médecins qui postulent pour leur internat dans les hôpitaux publics, celui des internes qui doivent passer une dernière épreuve (le Medical Registration Examination) avant d’être inscrits comme médecins inquiète davantage. Malgré 18 mois passés en milieu hospitalier, sous le regard de leurs aînés, 38,5  % des internes ont échoué. Les médecins expérimentés interrogés par Le Défi Quotidien s’accordent à dire que beaucoup n’ont pas le niveau, la faute à une absence totale de contrôle dans le passé. Des mesures ont été prises depuis, mais il faudra patienter jusqu’à 2023 pour en ressentir les effets. 

Inquiétudes

Officiellement, au niveau du MC, on veut encore se montrer prudent dans l’analyse de ce taux d’échec. Le Dr François Tadebois, responsable de la communication avec la presse, ne nie pas qu’il y a « une certaine inquiétude », mais prévient qu’il faut « prendre le temps d’examiner les détails ». « Nous venons à peine de prendre connaissance des résultats, explique-t-il.Mais il faut analyser et se demander si c’est leur formation qui a été inadéquate. Il faut voir où ils ont étudié, combien échouent pour la deuxième fois… Pour l’instant, toute tentative d’analyse relèverait de la pure spéculation. »

Ce qui n’empêche pas certains d’avoir un avis tranchant sur le phénomène. Un haut responsable des services de santé publique, qui a requis l’anonymat, explique : « Nous sommes en train de corriger nos propres erreurs. Si dès le départ, nous n’avions pas autorisé des enfants qui n’ont pas leurs trois A en HSC d’étudier la médecine, nous n’en serions pas là ! » Auparavant, rappelle cette source, même sans un certificat de HSC, on pouvait faire des études de médecine. Depuis 2013, il faut toutefois avoir obtenu un minimum de 21 points (un A rapporte 9 points, à titre d’exemple) au HSC pour se faire inscrire auprès du MC à son retour au pays.
Depuis janvier 2017, une deuxième mesure vient serrer la vis : la liste fermée d’universités et d’écoles de médecine reconnues par le Conseil de l’ordre.

Auparavant, l’étudiant pouvait choisir l’institution de son choix qui était rajoutée à la liste de celles reconnues après une vérification sommaire faite principalement à travers le Web. « On ne peut plus aller étudier n’importe où, se félicite notre source. Avec la mesure concernant le HSC, il n’y aura peut-être même pas à faire d’examens à l’avenir. » Sauf que cet avenir n’est pas pour tout de suite : la première cohorte d’étudiants qui répondent aux normes minimales reviendra au pays, en 2022, au plus tôt. En y ajoutant un an d’internat, il faudra attendre 2023 pour retrouver des aspirants médecins d’un bon niveau.

Un ancien chef de service qui a exercé dans le secteur public, mais aujourd’hui à la retraite, tient le même point de vue. « On aurait dû introduire la mesure sur les points au HSC il y longtemps, on a trop tardé. » Ce médecin retraité raconte qu’après une génération, qui étudiait essentiellement en Angleterre et en France, on est passé à ceux qui étudient en Europe de l’Est, puis en Chine, surtout les universités qui en font un business et acceptent n’importe qui, peu importe le niveau. « Personnellement, je ne connais aucune personne qui soit partie étudier en Chine qui ait échoué, fait-il remarquer. En France, si vous ne passez pas le concours d’entrée, ça s’arrête là. »

Pas le niveau

Le Dr Bhooshun Ramtohul, président de la Government Medical Consultant Association (GMCA), syndicat des consultants, estime également que bon nombre des médecins qui font leur internat n’ont tout simplement pas le niveau. « À l’époque, même sans HSC, on pouvait faire des études de médecine, tient-il à rappeler. On vient de changer cela, mais nous les consultants, nous sommes là pour assurer une formation en milieu hospitalier. S’il le médecin n’a pas de bagage théorique, vous lui dites ‘A’ et il comprend ‘B’. Savez-vous que j’ai eu des internes qui ne connaissent même pas les noms des os du corps humain ? » Pour le consultant, pas de doute : ce qu’il faudrait, c’est rehausser davantage le niveau des épreuves.

Toutefois, une deuxième source du MC, qui a souhaité garder l’anonymat, estime que les consultants et les spécialistes du service public ne sont pas exempts de tout blâme. « Il y a un logbook que les spécialistes et consultants sont censés signer, explique notre source. Ils doivent confirmer que l’interne a passé un certain nombre de semaines dans leur service. Mais cette signature est devenue une simple formalité. » Ce membre du Conseil de l’ordre accuse ceux qui supervisent les internes de ne pratiquement plus indiquer s’il faut qu’un de ces aspirants médecins passe plus de temps dans son service pour s’assurer qu’il a le bagage nécessaire. « J’ai connu un consultant qui a fait passer un interne une année entière dans son service, ajoute cette source. Mais aujourd’hui, ils se disent que de toute façon, il y aura un examen à la fin, alors à quoi bon ? »

  • defimoteur

     

 

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