Ashveena Gajeelee: la soif d’apprendre

Elle fait partie de ces Mauriciens qui font honneur au pays. Ashveena Gajeelee vient de décrocher un Master en administration publique de la prestigieuse John F. Kennedy School of Government, de l’université de Harvard, aux États-Unis. Présentement en congé de la Financial Services Commission, elle souhaite à l’avenir contribuer au développement du pays. À son palmarès, un BSc en microbiologie de l’université de Rhodes de l’Afrique du Sud ; un Masters in Business Administration (MBA) de l’université de Maurice ; une maîtrise en administration publique de la prestigieuse école nationale d’administration (ENA) de Paris et un autre de l’Institut des hautes études internationales de Genève. Elle a aussi été choisie sous le Fulbright Program en tant que Humphrey Fellow. Et maintenant sa réussite à Harvard vient s’ajouter à la liste déjà longue de ses succès académiques. Cette ancienne élève de l’école Philippe Rivalland et du collège Queen Elizabeth a la tête bien sur les épaules. L’aînée de Rajendradev et Mitra Devi Gajeelee a d’ailleurs de qui tenir. Son père était directeur de l’Institut de Maurice et a également été Island Commissionner à Rodrigues. Sa mère est la directrice de la School of Fashion Design and Garment Making. « J’ai passé la majeure partie de mon enfance parmi les livres à la bibliothèque du musée. Je n’ai pas la prétention de dire que c’est la recette de mon succès, mais quand même cela m’a permis de développer un esprit curieux. Il est important d’avoir un bon équilibre entre le côté intellectuel et les activités physiques. Je me souviens qu’avec mon père, un pique-nique se transformait toujours en sortie pédagogique sur l’écosystème, car c’était son dada en tant que scientifique », confie Ashveena. Sa mère aussi a été une grande inspiration pour elle et son jeune frère Amit, aujourd’hui médecin. « J’ai de tout temps été impressionnée par sa ténacité et sa volonté de lancer sa propre entreprise. Elle a un esprit combatif. » Ashveena Gajeelee a débuté sa carrière en tant que microbiologiste dans un laboratoire privé. Par la suite, elle a rejoint le Rajiv Gandhi Science Centre avant d’intégrer le service civil en tant qu’Assistant Secretary au ministère de l’Agriculture.

Savoir se réinventer

Deux ans plus tard, elle a obtenu une bourse de l’ENA. « Mon passage à l’ENA m’a ouvert beaucoup de perspectives. J’ai beaucoup appris sur la politique de l’Union européenne et les règlements de l’Organisation mondiale du commerce », indique-t-elle. Forte de ses connaissances, elle a rejoint la Financial Services Commission (FSC) à son retour. En 2012, Ashveena Gajeelee a la chance d’être choisie sous le Fulbright Program pour être Humphrey Fellow et travaille à la US Federal Reserve Bank. « À mon retour, j’ai été en détachement auprès du ministère des Finances. Cela m’a permis de travailler en étroite collaboration avec le vice-Premier ministre et ministre des Finances d’alors, Xavier Duval, sur la préparation du Budget, le développement économique et les relations entre l’Afrique et Maurice. » S’il y a une chose qui l’a marquée lors de ses études à Harvard, c’est la nécessité pour le service public de se réinventer en acceptant une dose de flexibilité et de souplesse. « Harvard m’a enseigné deux choses fondamentales. Et les deux tournent autour des personnes. Souvent, on est tellement pris dans notre rôle de policy maker qu’on se laisse distraire par la politique et nos propres blind spots, que nous en arrivons à oublier l’essentiel. Deuxièmement, la seule voie pour progresser est d’évoluer à la frontière de notre zone de confort. »