Ashraf Buxoo, pompier: un soutien vital pour l’économie

Les pompiers mettent en péril leur propre vie pour sauver celles des autres dans les incendies et les inondations. Ils protègent aussi notre secteur économique. On leur doit une fière chandelle. Après avoir obtenu son certificat de HSC, Ashraf Buxoo décide de se joindre à l’équipe des sapeurs-pompiers. « J’ai été passionné par ce métier depuis mon enfance ». Enfant, il demandait toujours à ses parents d’acheter des ‘camions pompiers’ comme jouets. Il aurait pu aisément trouver un autre travail, étant aussi détenteur d’un diplôme en ressources humaines, mais il a décidé de vivre sa passion. Il avoue qu’il considère son travail comme une vocation, car il lui permet de soulager les humains dans leur détresse. Il s’est joint au service des pompes municipales de Port-Louis en 1986. Douze ans plus tard, soit en 1998, cette unité a intégré le Mauritius Fire Services (MFS), tombant sous la tutelle du ministère des Administrations régionales. Aujourd’hui ce service est connu comme le Mauritius Fire & Rescue Service. Ashraf Buxoo explique qu’au sein de cette nouvelle unité, le profil même du pompier a changé. Outre le combat contre le feu, il doit aussi porter secours aux victimes des accidents de la route. « Nous sommes les seuls à avoir les équipements et l’expertise pour extirper une personne d’une voiture accidentée. » Il explique que c’est une expérience traumatisante et souhaite que les pompiers bénéficient d’un suivi psychologique régulier. Il avoue qu’avec ses longues années dans le service, il garde toujours en tête certains événements tragiques qu’il a vécus. Il cite les morts dans le tunnel du Caudan lors des inondations de 2013, l’incendie de l’Amicale à Port-Louis en 1999 et d’autres accidents où il y a eu mort d’hommes. « On peut être fort psychologiquement mais les souvenirs restent, car on est avant tout des êtres humains », fait-il comprendre. Il explique qu’une fois sur les lieux d’un grave incendie, la principale préoccupation des pompiers est de sauver les vies humaines mais aussi des animaux, s’il y en a. Leur tâche devient de plus en plus difficile, dit-il, avec les bâtiments en hauteur. Pour accomplir à bien leur mission, ils disposent, entre autres, des camions à échelle télescopique. Mais pour Ashraf Buxoo, qu’importent les équipements disponibles, le principal atout d’un pompier est le courage d’affronter tous les dangers. Parmi les dangers, les fumées toxiques, la chaleur, l’effondrement d’un bâtiment en feu et de graves blessures. Il a toujours en mémoire un de ses collègues qui a trouvé la mort dans un incendie, il y a quelques années de cela. « Quand on fait une sortie, on n’est toujours pas sûr de retourner vivant », dit-il. Les pompiers sont souvent appelés à circonscrire les incendies dans des champs de canne. Ils ont effectué au moins 200 sorties en 2015.