Le jugement qui sera rendu le 16 octobre prochain par le Privy Council suite à l’appel interjeté par Suren Dayal devant le Privy Council, comporte des implications politiques significatives. En effet, depuis les élections générales de 2019, l’opposition, en particulier le Parti travailliste (PTr), le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Parti mauricien social démocrate (PMSD), a principalement mis l’accent sur les allégations que la dernière campagne électorale a été entachée par ce qu’ils perçoivent comme une utilisation excessive des ressources de l’État et d’autres ressources occultes. En plus de déterminer la validité des sièges occupés par Pravind Jugnauth et ses deux colistiers, Leela Devi Dookun Luchoomun et Yogida Sawmynaden, le jugement qui sera rendu lundi permettra, selon Ashok Subron, de Rezistans ek Alternativ, d’éclairer sur les limites permises dans les paramètres démocratiques. « Ce jugement apportera un éclairage significatif sur le fonctionnement d’une campagne électorale, les promesses électorales et les programmes électoraux. C’est une question importante, car deux points de vue contradictoires ont été exprimés à ce sujet lors de l’audience du Privy Council », dit-il. La question de savoir si ce jugement aboutira à une égalité des chances pour les partis politiques au cours d’une campagne électorale ne suscite pas beaucoup d’optimisme chez Ashok Subron, car il considère qu’il faudrait entreprendre des réformes constitutionnelles pour parvenir à cette égalité.
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D’un point de vue strictement politique, bien que l’avocat Samad Golamaully évite de formuler une opinion sur la décision attendue le lundi 16 octobre, il avance que si le Conseil Privé du roi devait trancher en faveur du Premier ministre, cela renforcerait sa légitimité pour gouverner le pays et compléter son mandat en toute sérénité. « Cela démontrerait que les allégations de bribes électoraux étaient sans fondement. », souligne-t-il.Toutefois, l’observateur politique et membre de Think Mauritius, Faizal Jeerooburkhan, avance une perspective différente. Bien qu’il reconnaisse qu’un jugement défavorable à l’égard de Pravind Jugnauth n’empêchera pas le MSM de continuer à gouverner, il soutient que cela pourrait sérieusement ébranler le moral des membres du parti, en plus d’accroître la pression populaire sur le gouvernement. « Un jugement défavorable à Pravind Jugnauth ne signifie pas nécessairement que nous nous précipiterons vers des élections générales. D’un point de vue légal, des élections partielles devraient être organisées pour pourvoir les sièges laissés vacants, mais cela serait tout de même préjudiciable au MSM sur l’échiquier politique, d’autant plus que les élections générales sont prévues pour 2024 », souligne Faizal Jeerooburkhan. Au sein du gouvernement, même si l’on s’abstient de commenter cette affaire, on affiche l’optimisme. Des conseillers proches du Bâtiment du Trésor rappellent que Pravind Jugnauth a toujours exprimé son optimisme à ce sujet. « Le parti et les autres membres du gouvernement soutiennent donc la position du Premier ministre », explique un conseiller. Selon cette même source, une décision favorable lundi prochain permettrait au gouvernement d’aborder sereinement la voie vers les élections générales.
Suren Dayal : « Serein et positif »
« Je suis serein. Je reste positif. J’ai attendu quatre ans, je peux très bien attendre encore quelques jours pour connaître l’issue de toute cette affaire », soutient Suren Dayal.
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