Ashna, 30 ans, craint pour sa vie et celle de sa fille. Son ex-mari violent l’a menacée de mort, le 25 septembre 2023, malgré une ordonnance de protection. Elle a porté plainte contre lui, mais il a été libéré.
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L’angoisse et la peur qu’elles se fassent tuer, elle et sa fille âgée de quatre ans, c’est le quotidien avec lequel doit composer Ashna. Cette femme de 30 ans habitant Albion accuse son époux, un homme violent dont elle est séparée, de lui avoir proféré des menaces de mort dans la matinée du lundi 25 septembre 2023. « Si to pa retourn avek mwa, mo pou touy twa. Apre mo pou swisid mwa », lui a-t-il dit dans un appel téléphonique.
Pourtant, la jeune femme détient une ordonnance de protection émise par la cour de district de Rivière-Noire, le 29 décembre 2022, et valable jusqu’au 29 décembre 2024. Mais son mari, qui n’accepte pas leur séparation, l’a enfreint avec facilité. C’est d’ailleurs pour breach of Protection Order qu’elle a porté plainte contre lui, lundi soir au poste de police de la localité. Arrêté sur-le-champ, il a été libéré sur parole après son interrogatoire.
Ashna est furieuse : « Mo zis anvi kone. Minister lafam dir pe fer tou pou protez bann fam bati. Lindi, lapolis inn aret mo mari parski linn menas mwa de mor. Landemin matin, kan mo pe al travay, mo trouv li lor sime. Linn fini large. Kan li pou fini touy mwa ki lotorite pou pran aksion ? » demande-t-elle, désemparée.
Elle explique qu’elle l’a connu alors qu’elle n’avait que 15 ans et qu’elle l’a épousé à l’âge de 24 ans. De leur union est née une fille, qui a aujourd’hui quatre ans. Si au départ tout allait bien, leur couple a ensuite commencé à battre de l’aile. En 2019, l’homme, de nature violente, s’est mis à la frapper régulièrement. Elle l’a quitté. Mais au bout de trois mois, elle s’est réconciliée avec lui, avec la promesse qu’il changerait.
Elle ne pouvait pas se tromper plus lourdement. Il était devenu accro à la drogue. Ashna n’a eu d’autre choix que de se séparer, à nouveau, de lui. « Linn dir mwa retourne, ki li pou sanze ek ki li pou pran méthadone. Me mo pa le. Linn mem perdi drwa de gard nou zanfan. Linn menas touy nou tifi si mo pa retourn avek li. Linn mem vinn agres mwa ek menas mwa dan mo travay », raconte la jeune femme.
Cela fait un an qu’ils ne vivent plus ensemble. Mais l’homme ne digère toujours pas cette séparation. La crainte d’Ashna est d’autant plus grande qu’il vit à quelques mètres seulement de chez elle. La plainte qu’elle a déposée lundi est la énième parmi tant d’autres. Si elle a aussi peur, c’est parce qu’il s’en est déjà pris à elle physiquement. C’était le 22 décembre 2022.
Il y a même une vidéo qui le prouve. Elle provient de la caméra de surveillance d’un snack d’Albion. On y voit Ashna lutter pour sa survie alors que son mari s’en prend à elle en pleine rue. Il l’a même attaquée avec un couteau. Elle doit son salut à l’intervention de quelques badauds.
Ashna s’en souvient comme si c’était hier. Ce jour-là, son époux et elle avaient rendez-vous très tôt à la Cour suprême pour leur procédure de divorce. « Je suis allée au terminus pour prendre l’autobus et me rendre à Port-Louis. Mais alors que je marchais, il a foncé sur moi avec son vélo. Il m’a arraché mon téléphone portable des mains avant de commencer à m’insulter », raconte la jeune femme.
Elle ajoute qu’elle lui a alors dit qu’elle se rendait immédiatement au poste de police. « Kouma mo pe marse pou al lapolis, mo trouv li revinn lor mwa ek so bisiklet. Monn resi sove ek monn rant dan sa snack la », dit-elle. Elle était loin de se douter que ce n’était que le début de son calvaire.
Son mari lui a hurlé dessus en lançant : « Zordi mo pou touy twa. » En moins de deux, il a commencé à l’agresser. Il lui a donné des coups au visage. Il a même essayé de l’étrangler. Puis, il a sorti un couteau avant de menacer de la poignarder.
Mais Ashna est parvenue à lui arracher l’arme des mains. « Ena dimoun ki finn kriy ek li ek dir li pa fer vilin. Mo ti blese dan mo lamin ek kouto la. Mo tinn resi repran mo portab ar li », relate-t-elle. Elle estime avoir été victime d’une tentative de meurtre prouvée par une vidéo, même si aucun témoin ne s’est manifesté. La jeune femme déplore toutefois que son ex n’ait été emprisonné que deux semaines.
Puis, il a de nouveau frappé, le lundi 25 septembre 2023. À 6 h 58, elle a reçu un SMS de lui, disant : « Fode mo mor pou mo kapav bliye twa. » Il ne s’est pas arrêté là. À 6 h 41, il lui a téléphoné pour la menacer : « Si to pa retourn ek mwa, mo pou touy twa. Apre mo pou swisid mwa. » Des messages à glacer le sang qui terrorisent la jeune femme. Consciente de ce dont il est capable, elle craint pour sa vie et celle de sa fille. Elle lance un appel pressant au ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille pour qu’il lui vienne en aide.
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