La State Trading Corporation (STC) l’a échappé belle. Elle pourra continuer à s’approvisionner auprès de Mangalore Refinery and Petrochemicals Limited (MRPL) jusqu’à l’échéance de son contrat fin juillet. Puis ce sera un fournisseur parmi les 11 soumissionnaires de l’appel d’offres lancé qui prendra la relève.
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« Nous n’avons aucune garantie bancaire à donner. Maintenant que l’affaire a été rejetée, nous informerons nos avocats en Inde et ils feront le nécessaire auprès du judiciaire indien. Nous continuerons à nous approvisionner auprès de Mangalore », a déclaré le ministre du Commerce et de l’Industrie, Ashit Gungah à à sa sortie du Conseil des ministres vendredi, en précisant que « chaque jugement rendu par une Cour a son lot de suspense ».
Concédant que c’était « un moment difficile », il a souligné qu’au fond de lui, il avait confiance. « Je savais que la décision que nous avions prise en 2015 était la bonne », a-t-il avancé.
Le ministre a tenu à rappeler que le gouvernement s’était basé sur plusieurs facteurs avant de prendre une telle décision. Il soutient avoir même demandé l’avis d’un consultant avant d’aller dans cette direction. « Le consultant, Stephenson Harwood, nous avait affirmé qu’il n’avait jamais vu un contrat en béton pareil », a-t-il ajouté.
Pour le ministre, il était évident que la STC payait un prix énorme qui ne reflétait pas la réalité du marché mondial. Commentant le jugement qui avait été rendu par le tribunal d’arbitration du Singapour, Ashit Gungah a expliqué qu’il avait l’impression que c’était un jugement injuste. « C’est donc aujourd’hui un grand soulagement », a-t-il dit.
Une source au ministère de l’Industrie explique que le contrat liant la STC à MRPL expire fin juillet. Vu qu’un aller-retour entre l’Inde et Maurice prend entre 20 et 25 jours, il ne devrait pas y avoir plus de deux voyages d’ici là. Par la suite, la fourniture sera assurée par la société qui sera choisie à l’issue de l’appel d’offres déjà lancé. Onze firmes sont en lice : Sahara Energy Resources DMCC, Al-Ghurair Energy DMCC, Trafigura PTE Limited, B.B Energy (Gulf) DMCC, Vitol Bahrain E.C, Totsa Total Oil Trading SA, Petrochina International (Singapore) PTE Limited, Augusta Energy DMCC, Galana Petroleum Limited, Shell International Trading Middle East Limited et Nkosiyami Empire Pty Limited. MRPL n’a pas participé à l’exercice.
Dans le camp Bhunjun, l’option du recours au Privy Council est à l’étude. Vendredi, des informations circulaient quant à la réelle possibilité que le groupe de Veekram Bhunjun opte pour un recours au Privy Council. Ce dernier n’était toutefois pas joignable pour un commentaire.
Pas d’unanimité pour la résiliation
La proposition de résilier le contrat de Betamax après l’élection du gouvernement de l’Alliance Lepep en 2014 n’avait pas forcément fait l’unanimité au Conseil des ministres. Bien que l’Alliance Lepep et, plus précisément le Mouvement socialiste militant (MSM), avait mené campagne contre Betamax, certains ministres, à l’instar de l’actuel numéro deux du gouvernement, Ivan Collendavelloo, les ministres Anil Gayan, Pradeep Roopun et Yogida Sawmynaden, avaient exprimé des réserves à ce sujet. Ivan Collendavelloo appréhendait le pire à l’époque. Cette opposition n’avait cependant pas pesé lourd dans la balance et c’est le groupe pro-résiliation qui l’avait emporté.
Réactions
Xavier-Luc Duval : «Un ouf de soulagement pour les contribuables»
Pour le leader de l’opposition, il s’agit d’un soulagement pour la population mauricienne. « J’espère toutefois que l’affaire ne sera pas référée au Privy Council. Ce que je crains fort. »
Anil Bachoo : «Je ne suis pas avocat»
L’ex-ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo, qui avait été inquiété et arrêté dans l’affaire Betamax, n’a, pour sa part, pas souhaité s’étaler sur le jugement rendu en Cour suprême. « C’est une décision de la Cour. Je ne suis pas avocat. »
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