Arvin Boolell : une force tranquille ambitieuse

Il a depuis toujours été considéré comme la force tranquille du Parti travailliste (PTr). Respecté par plus d’un au sein de l’exécutif des rouges, il incarne l’espoir du nouveau leadership aux yeux d’une frange du PTr. Son seul défaut diront certains : son incapacité à tenir tête à Navin Ramgoolam.

Longtemps relégué au second plan depuis la prise de leadership de Navin Ramgoolam dans les années 1990, Arvin Boolell a, après les élections générales de 2014, tenté à prétendre à d’autres ambitions, soit de reprendre le leadership du PTr. Quatre mois après la cuisante défaite des rouges, soit le 1er mai 2015 lors d’une réunion politique à Nouvelle-France, il prend pour la première fois position contre Navin Ramgoolam et lui demande de step down et « de nous laisser travailler ». Une position qui surprend plus d’un notamment ceux qui se présentent comme les ramgoolamistes du PTr. Ces derniers ne manquent, en effet, pas de faire ressortir que l’ancien ministre avait toujours accepté les décisions de Navin Ramgoolam sans broncher. On fait notamment référence à la décision de lui retirer son portefeuille de l’Agriculture au profit du ministère des Affaires étrangères. « C’était un coup dur pour lui, car en étant au ministère de l’Agriculture, cela lui permettait de rester au contact de l’électorat traditionnel. Aux Affaires étrangères c’était comme un exil », confie un membre de l’état-major.

Il aura donc fallu attendre l’après-2014 pour témoigner des revendications d’Arvin Boolell. Mais un combat qui est loin d’etre gagné, car pour atteindre le sommet du leadership , il lui faut aussi venir à bout de l’appareil du PTr qui semble être résolument au service de Navin Ramgoolam. Raison pour laquelle, Arvin Boolell se fait refouler à l’entrée du quartier général des rouges le 12 mai 2015. Des bouncers s’en prennent à lui, afin de lui rappeler que le seul maître à bord n’est autre que Navin Ramgoolam. Les choses finiront toutefois par rentrer dans l’ordre après quelque temps à la suite d’une conversation avec Navin Ramgoolam.

La hache de guerre enterrée, Arvin Boolell n’a cependant jamais renoncé à ses ambitions de reprendre le leadership du PTr. Son élection à cette partielle va-t-il le revigorer dans cette quête ? S’il peut compter sur le soutien de certains membres, et non des moindres notamment de certains députés, Arvin Boolell devra avoir la peau dure, car pour les pro-Ramgoolam cette victoire d’Arvin Boolell est aussi synonyme du retour en force de Navin Ramgoolam.