
La réduction des importations au profit de la production locale n’est donc pas le résultat de pressions d’un quelconque lobby. La demande d’augmentation du prix de la pomme de terre, de Rs 25 à Rs 30 le demi-kilo, émane de certains planteurs. Le ministre Arvin Boolell se défend de soutenir un lobby et apporte ses explications.
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Est-ce que les gros sucriers vont se remettre à la plantation de la pomme de terre en plein champ ?
Nous constatons un retour progressif des gros planteurs, notamment les sucriers, vers la culture de la pomme de terre en plein champ. Cette évolution s’inscrit dans la volonté nationale de renforcer la production locale et de réduire la dépendance vis-à-vis des importations. Cette année, une augmentation des superficies cultivées a été relevée, tant chez les petits que chez les grands planteurs. Mon ministère a prévu de développer 400 arpents additionnels pour stimuler la production de la pomme de terre.
Quelles seraient leurs conditions primaires, une augmentation du prix du demi-kilo passant de Rs 25 à Rs 30 ?
L’exercice d’enregistrement des demandes de semences de la pomme de terre démarrera au mois d’octobre. Ce sera à cette étape que nous disposerons d’une meilleure visibilité sur les superficies que les planteurs, petits ou gros, envisagent de cultiver pour la saison à venir. Conformément aux dispositions annoncées dans le Budget 2025–2026, tous les planteurs qui achètent leurs semences auprès de l’Agricultural Marketing Board (AMB) bénéficient d’un subside de 50 %, sans distinction.
Le prix de détail de Rs 25 le demi-kilo demeure actuellement en vigueur. La suggestion d’un ajustement à Rs 30 émane de certains planteurs, probablement pour compenser la hausse des coûts de production. Mon ministère envisage en ce moment même une stratégie d’allocation de subsides liée à la croissance au niveau de la production locale. Toutefois, toute révision éventuelle des prix relève exclusivement d’une décision de politique publique.
Un communiqué de l’AMB, publié il y a deux semaines, indiquait que Maurice allait réduire ses importations de pommes de terre afin de favoriser la production locale. Cela signifie-t-il que le lobby des sucriers a eu gain de cause ?
L’AMB a toujours donné la priorité à la commercialisation de la production locale durant les périodes de récolte, ce, chaque année. Cette stratégie vise à soutenir les planteurs mauriciens, à consolider la sécurité alimentaire et à garantir une rémunération équitable aux acteurs du secteur.
Ce n’est qu’en cas d’insuffisance de la production locale que l’AMB a recours à l’importation afin d’assurer un approvisionnement régulier et des prix stables pour les consommateurs. La réduction des importations au profit de la production locale n’est donc pas liée à une quelconque pression d’un lobby, mais s’inscrit dans une pratique constante, conforme aux missions de l’AMB.
Qu’en est-il des petits planteurs, dont les subventions sur les semences ont été réduites de 75 % à 50 % ? Cette mesure vise-t-elle à les écarter de la production de pomme de terre au profit des gros producteurs ?
Il s’agit d’une mesure budgétaire décidée par le gouvernement. L’AMB, pour sa part, applique ce taux de subvention de manière équitable, sans aucune distinction entre petits et gros planteurs. Tous ceux qui achètent leurs semences par l’intermédiaire de l’AMB bénéficient du même soutien, soit 50 %, tel que prévu dans le Budget 2025–2026. Notre mission demeure claire : accompagner l’ensemble des planteurs mauriciens, encourager la production locale et renforcer une sécurité alimentaire durable.

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