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Arun est décédé après avoir contracté le virus H1N1 en Inde - Sa mère Varuni, inconsolable : «Il était mon meilleur ami, me soutenant sans relâche»

Varuni et son fils Arun.
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C’était un jeune homme brillant. à 35 ans, Arun avait déjà presque tout réussi dans la vie, avec un travail satisfaisant, une maison, une femme et une enfant adorable. Il a été fauché par cette maladie subite, laissant derrière lui une mère, une épouse et une fille inconsolables.

La douleur est insupportable. Seule une mère qui a perdu son enfant, de surcroît son unique enfant, peut comprendre cela. Pour Varuni Hanoomansing, son fils Sanyam Beenessreesingh, aussi connu comme Arun, était un pilier, une colonne dans sa vie. Depuis sa soudaine disparition, elle est complètement déboussolée. Elle ressent un vide immense.

Basé à Prague pour des raisons professionnelles, Arun faisait le va-et-vient entre la capitale de la République tchèque et l’Inde. Malheureusement, son troisième voyage vers la Grande péninsule lui a été fatal. Il a contracté le virus H1N1 à Pune à la fin de janvier et est décédé après quelques jours.

Varuni s’est séparée de son mari, Sayam Beenessreesing, quand leur fils avait 12 ans. Le garçon avait grandi pour devenir son meilleur ami. Tous les deux vivaient seuls dans la grande maison familiale.
« Depuis son jeune âge, depuis ses douze ans en fait, il a commencé à m’aider à sa façon. Il était à mes côtés tout le temps, me soutenant sans relâche. Avec le temps, il est devenu comme un pilier… », raconte Varuni. (Sur ce, elle fond en larmes). Puis, elle se reprend pour dire : « Je peux dire que je me suis épanouie grâce à ses conseils. Il me disait toujours : ‘Maman, tu dois être forte. Tu dois faire face. Ne fais pas attention à ce que les autres pensent ou disent de toi.’ Ses paroles étaient toujours encourageantes. » (Elle est saisie par l’émotion une fois encore et sa voix se brise.)

Sa fille de 3 ans attend toujours son retour

Arun avec sa fille.
Arun avec sa fille.

À Prague, Arun avait rencontré la femme de sa vie et le couple avait eu une enfant. « La fille de mon fils, qui vient d’avoir trois ans, attend toujours le retour de son père. C’est la même chose pour ma belle-fille, qui ne peut croire que son mari ne rentrera pas à la maison. Pour moi, comme pour elles, c’est vraiment dur… »

Saisie par l’émotion, elle s’interrompt à nouveau, avant de poursuivre : « Ma belle-fille pleure tous les jours. Ma petite-fille demande quand son père va revenir à la maison. Sa maman lui a dit que son papa est allé au ciel, mais elle est trop petite pour comprendre cela. Le 1er mars, quand elle a fêté ses trois ans, elle a demandé à sa mère – elle parle anglais et tchèque – si son père serait là pour les accompagner pour la sortie prévue ce jour-là… »

Varuni dit que son fils consacrait la majeure partie de son temps libre à sa famille. Elle raconte qu’Arun jouissait de l’estime de tous ceux qu’il côtoyait, parce qu’il traitait tout le monde de la même façon, quel que soit le statut social de la personne. 

D’ailleurs, les témoignages de ses amis, que nous avons lus, en disent long sur l’estime qu’ils avaient pour lui. « Je ne l’ai jamais entendu élever la voix contre quiconque, que ce soit avec quelqu’un qui travaillait chez nous ou ailleurs. Si un problème survenait entre deux parties, il tentait toujours de trouver une solution », dit la dame.

Elle poursuit : « à chaque fois que je rencontrais une difficulté, il faisait de son mieux pour trouver une solution. Quand il était à l’étranger, il me téléphonait tous les matins et après-midis. Il me demandait comment j’avais passé ma journée, voulait savoir quelles décisions j’avais prises (en rapport avec mon travail surtout). Il me suggérait alors des idées. Avec lui pour me soutenir, c’était comme si je n’avais aucun souci à me faire. » 

Varuni raconte comment elle se tournait toujours vers Arun quand une difficulté se présentait : « Je lui envoyais un message et il trouvait une solution tout de suite. Maintenant qu’il n’est plus là, je ressens un grand vide. Sa femme doit ressentir la même chose. Elle m’a dit qu’elle ne sait plus comment sera sa vie dorénavant. J’ai essayé de la réconforter en lui disant qu’Arun nous a laissées un précieux héritage : sa fille. Je lui ai dit que nous devons être fortes pour elle et nous occuper d’elle comme Arun l’aurait fait. »


Hôpital de Pune : certaines zones d’ombre

Qu’est-ce qui s’est réellement passé dans cet hôpital payant de Pune, où Arun avait été admis sur les conseils d’un médecin venu le voir dans l’hôtel renommé où il logeait ? Y a-t-il eu négligence médicale, comme le soupçonne fortement Varuni ? Elle cite plusieurs points.

D’abord, le soir du 11 février, quand la tension artérielle de Arun a commencé à faiblir dangereusement, il n’y avait aucun spécialiste en poste pour intervenir rapidement. Elle a appelé le spécialiste en chef (ils étaient quatre à s’occuper de son fils), mais il a dit qu’il ne pouvait pas venir.

Ensuite, quand il a fallu rapidement réanimer Arun, qui mourait devant les yeux de sa mère, il n’y avait que deux nurses de petite corpulence qui ont tenté de le réanimer à mains nues. Il n’y avait pas d’appareil de réanimation.

La pièce qui servait d’unité de soins intensifs n’était pas protégée contre l’air pollué de l’extérieur. Les portes étaient ouvertes et l’air poussiéreux des alentours y entrait. L’hygiène était déplorable.  
Arun est décédé aux petites heures du matin, le 12 février. Son corps a été rapatrié à Maurice le lendemain et ses funérailles ont eu lieu chez son grand-père, à Beau-Bassin. Mais avant, le corps a été transporté dans la maison où Arun avait grandi aux côtés de sa mère, à Floréal, au Morcellement G.I.D.C.

À Floréal, la vie ne sera plus jamais la même pour Varuni.

 

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