Il est sur deux fronts : l’enseignement et la peinture qui est sa passion. Essayer de générer de l’argent de cette passion s’est avéré être un pari difficile. Mais il ne se désarme pas pour autant. Il laisse le soin à son talent d’artiste d’attirer les regards.
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Âgé de 49 ans, époux de Doris Thanay et père de trois enfants, Bernard Thanay est de ceux qui ne s’attardent pas sur les succès et échecs antérieurs. C’est l’avenir qui importe, sommes-nous tentés de dire lors d’un entretien. Car, cet habitant d’Albion a intériorisé le fait que la peinture, c’est sa passion et non pas un business. Si des clients potentiels se manifestent, ils achèteront des tableaux. Sa priorité en tant qu’artiste, aujourd’hui, est de se consacrer à sa prochaine exposition dans deux ou trois mois avec le dévoilement d’une vingtaine de tableaux.
Le parcours de Bernard Thanay dans le monde de la peinture remonte à son enfance. Il se présente comme un autodidacte. Il commencera à consacrer davantage de temps à cette passion, à partir de 1995. Artiste enregistré auprès du ministère des Arts et de la Culture, il fonde son entreprise, connue comme Adosz. Peindre – que ce soit l’acrylique ou à l’huile – coûte cher. Pour un pot de peinture, il faut casquer Rs 300 au bas mot.
Et pourquoi ne pas reproduire sur les cartes postales ses tableaux et les écouler auprès des touristes ? De prime abord, on serait presque convaincu du succès de l’entreprise. Parce que le tourisme est un pilier important de l’économie. Sa croissance continue. En 2018, le pays devrait accueillir environ 1,4 million de visiteurs et générer des revenus de quelque Rs 62 milliards. Bernard Thanay se déchante vite.
L’idée originale, dans un marché-niche, ne décollera jamais. Les hôtels auprès desquels, il essaie de placer ses cartes postales ne manifestent aucun intérêt. Ce sont les cartes postales avec des photos de plages, vues aériennes qui ont la priorité. Ainsi, déplore-t-il, une bonne idée n’a pas pu se développer. Qui plus est, avec la montée en puissance d’Internet dans les années 2000, les cartes postales perdent de leur attrait. La communication électronique suscite les faveurs. Aujourd’hui, les réseaux sociaux se sont transformés en une véritable mine d’informations, visuels inclus.
Entre-temps, Bernard Thanay a participé à une quinzaine d’expositions, dont celle qui est dans le cadre des célébrations du bicentenaire de la bataille navale du Vieux Grand-Port. Un de ses tableaux sera acheté par un Mauricien établi, en Australie.
«Ma première cliente a été une Sud-Africaine. C’était en 2009. J’avais exposé mes peintures à l’hôtel Le Victoria. Elle a acquis deux tableaux à l’huile, l'un sur le jardin de Pamplemousses et l'autre la terre des sept couleurs», tient à rappeler notre interlocuteur. « Mes tableaux ont pris la route pour l’Australie, l’Afrique du Sud, la Grande-Bretagne et la France. (…) Le client étranger ne fait pas de ‘chichi’. Quand il a fait son choix, il ne discute pas le prix et ne se pose pas de questions sur l’auteur. Ce qui importe pour lui, c’est le tableau et l’art. À Maurice, ce n’est point dans nos mœurs de s’intéresser à l’art. Peut-être, il faudrait expliquer et éduquer les Mauriciens à ce sujet ».
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