Artisanat mauricien : chute drastique au niveau des ventes en cette période festive

Comparées aux années précédentes, en cette même période, les recettes des artisans ont chuté par au moins 80 %. C’est ce que laissent entendre ces derniers. 

« C’est la période de fin d’année la plus moche de ma carrière », avance Varouna Renghen, qui dispose d’un étal au marché de Port-Louis. Il explique que depuis que Maurice a été placé sur la liste rouge écarlate, les touristes fréquentent de moins en moins le marché central. « Dire qu’après la réouverture des frontières, le niveau des ventes ne cessait de s’améliorer de jour en jour. Pire le variant Omicron est venu compliquer davantage la situation », dit-il. 

L’artisan estime que vu la situation qui prévaut actuellement, les artisans mettront longtemps avant de voir la lumière au bout du tunnel. « J’ai appris d’une source sûre que la majorité des réservations dans les établissements hôteliers est pour mai 2022. Ce qui fait que les artisans vivront encore des mois de disette en attendant une reprise de leurs activités », explique-t-il. 

Malgré tout, il est d’avis que l’artisanat mauricien a un avenir. « Toutefois, le gouvernement devra revoir l’autorisation d’importer certains produits. Ils nous font de la concurrence. Par exemple pourquoi autoriser l’importation des ravanes ? », demande-t-il. Il trouve qu’il y a des artisans talentueux à Maurice, mais qu’il faut les encadrer pour qu’ils donnent les meilleurs d’eux-mêmes.

Artisan depuis des décennies, Patrick Fleury trouve que l’artisanat mauricien ne décollera pas aussi longtemps que les conditions sanitaires ne retourneront pas à la normale. « C’est difficile de faire une prévision, car il n’y a pas de visibilité. »

Ce qui ne l’empêche pas de dire que les artisans mauriciens ont un avenir. Dans ce contexte, il souhaite qu’il y ait une assise pour se pencher sur les forces et les faiblesses de ce secteur et pour formuler des recommandations. 

« Selon moi, une de sa faiblesse est le fait que la majorité des artisans mauriciens ne sont pas des créateurs. Je pense qu’il faut créer un pool de créateurs professionnels mauriciens qui pourront donner leurs travaux aux artisans pour les reproduire », suggère-t-il. 

D’autre part, Patrick Fleury laisse entendre que ce sont des produits artisanaux fabriqués à partir de matières recyclées qui sont tendance.