Rakesh Gooljaury accepte de se confier au Défi-Plus dans un article paru samedi 1er octobre. L’ancien homme d’affaires à succès, autrefois proche du pouvoir, parle de sa chute, de la mise en liquidation de ses sociétés et de la saisie de ses biens, dont le domicile de ses parents.
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C’est dans l’adversité que se révèlent les vrais amis. Rakesh Gooljaury est bien placé pour le savoir. Considéré comme l’ombre de Navin Ramgoolam durant les deux derniers mandats du Premier ministre travailliste, Rakesh Gooljaury, qui était à la tête d’un empire pesant plus de Rs 1 milliard, est désormais aux abois.
« Mo dans dife. Monn perdi tou. Bizin rekoumans a zero. Mo madam Hannah ki pe ed mwa. Li ena so magazin optisien. Mo pe travay avek li. Apar mo madam ki pe soutenir mwa, mo pena bel kamwad ki reste », dit l’ancien patron de Fashion Style, que nombre de ministres sollicitaient pour avoir une audience avec le leader PTr.
L’année 2016, dit Rakesh Gooljaury, lui a été particulièrement défavorable : « Cela a été une année très très dure. J’ai d’abord perdu mon père. Ensuite, j’ai été condamné dans l’affaire Roches-Noires. Voilà que je perds mon business. “Bien pa bon… » soupire-t-il.
« Je ne m’attendais pas à ce que mes sociétés soient placées sous administration judiciaire », confie Rakesh Gooljaury.
Durant ces quatre dernières années, Rakesh Gooljaury a remboursé plus de Rs 400 millions à l’ex-Mauritius Post & Cooperative Bank (MPCB), aujourd’hui la MauBank, pour des prêts totalisant Rs 282 millions :
« Je n’ai obtenu aucune faveur. Alors que d’autres commerçants pouvaient prétendre rembourser à un taux d’intérêt de 10 %, le mien était à 17 % »
« J’ai vainement négocié une baisse du taux d’intérêt à plusieurs reprises. “Plizir fwa nou finn avoy reket, nou finn res atann mem.” Cela a été un choc pour moi d’apprendre que mes sociétés étaient sous administration judiciaire », déclare Rakesh Gooljaury.
Il nie avoir perçu de l’argent dans le rachat de ses franchises par Don Bryan Foong Liong Foo Kune, le fils de l’ex-bookmaker Paul Foo Kune : « Enn roupi mo pann gayne ladan, labank inn pran sek direk kot noterr. »
Le gendre de Farouk Hossen affirme n’avoir bénéficié d’aucun « write-off » de la part de la MauBank. Il explique que les administrateurs judiciaires ont pu mettre la main sur Rs 20 millions de produit Hugo Boss à la douane, Rs 4 millions de produits Etam, un dépôt de Rs 7 millions auprès de Mango, de Rs 6 millions auprès de Jennyfer, sans compter l’argent obtenu des stocks, des meubles et équipements divers.
Tomber d’aussi haut n’est pas ce qui indispose le plus Rakesh Gooljaury qui avait démarré dans le business en revendant du surplus des usines textiles :
« La maison de mes parents, où j’ai longtemps vécu, à Petit-Verger, Saint-Pierre, risque d’être saisie. “Mo mama bien down”. »
Outre le magasin Hugo Boss de Belle-Mare, qui avait été construit grâce à un prêt de l’ex-MPCB, et qui faisait sa fierté, ses autres magasins et ses campements à Flic-en-Flac lui ont été enlevés. Il lui est désormais difficile d’obtenir des capitaux pour se lancer à nouveau dans les affaires, et il impute cette situation aux politiciens qu’il a longtemps côtoyés.
« Mo ress loin avek politicien aster », glisse Rakesh Gooljaury qui ne veut pas médire de ses anciens amis, ni ceux qui sont actuellement au pouvoir.
Comment se refaire une santé financière ? L’homme d’affaires a sa petite idée : il compte récupérer les Rs 76 millions qu’il a « prêtées » à Nandanee Soornack à travers Fashion Style et Jack Intl Ltd pour financer la mise en opération d’Airway Coffee, l’acquisition d’une maison à Réunion, Vacoas, et l’achat de la demeure de la famille Maingard de la Ville ès-Ofrans à Floréal.
Le 17 mars 2015, Rakesh Gooljaury a servi une mise en demeure à l’amie de Navin Ramgoolam pour lui demander de lui restituer les Rs 23 millions qui ont servi à équiper Airway Coffee, Rs 5,5 millions qu’il a avancées pour l’achat d’une maison à Réunion au nom d’Akshawv Aditish Oogarah, le fils de Nandanee Soornack, de même que Rs 25 millions pour la maison coloniale de Floréal.
Il y a aussi les 245 000 euros, l’équivalent de Rs 9,8 millions, pour l’achat d’une résidence en Italie pour la sœur de Nandanee Soornack, Bhanumatee Soornack, à travers la Banca Popolare di Milano, un établissement bancaire de Milan.
Les sommes restantes concernent l’argent que Nandanee Soornack a réclamé pour des voyages, les notes d’hôtel et la location de véhicules aux quatre coins du monde.
« Mo ti pe ramass mo lapey. Monn akimil sa dan kompagni monn donn li pou aste lakaz Didier Maingard, 60 millions roupies lekipman finn mete dan Airway Coffee », soutient Rakesh Gooljaury.
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