L’atterrissage, dans la nuit du 11 au 12 octobre 2025, d’un jet privé à l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSRIA), a déclenché une vive polémique. Au cœur de l’affaire : Maminiaina « Mamy » Ravatomanga, présenté comme un financier proche du président malgache destitué Andry Rajoelina. L’homme d’affaires fait l’objet d’une enquête de la Financial Crimes Commission (FCC) et intéresse également les autorités malgaches, qui souhaitent son extradition pour répondre à des délits présumés de blanchiment d’argent et de corruption.
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Un rapport interne d’Airports of Mauritius Ltd (AML), intitulé Brief to CEO – Private Flight Landing at SSR International Airport, détaille le déroulement opérationnel de l’atterrissage, soulignant une coordination conforme aux protocoles malgré une période de confusion administrative. Le document retrace le processus d’autorisation et d’accueil du vol opéré par Trans Ocean Airways.
L’appareil, un Cessna Citation 560 XL immatriculé 5RHMR, a décollé de l’aéroport d’Ivato (FMMI) à Madagascar, avec une heure d’arrivée estimée (ETA) à 19 h 30 UTC le 11 octobre. Le vol, présenté comme touristique, prévoyait un retour le 11 novembre. L’agent de handling était Air Mauritius Ltd, et la clairance de vol délivrée par le Département de l’aviation civile (DCA) portait le numéro DCA/703/2025. À bord se trouvaient deux membres d’équipage – Ramanantsoa Mijarizaka Raollison (nationalité française) et Hasiniavo Zuzie Raymond (nationalité malgache) – ainsi que cinq passagers, tous originaires de Madagascar.
Parmi eux : Rakotoniary Ep Ravatomanga Ramy Nivo Haingonirina, Mamy Ravatomanga, Ramy Mialy Tiana Ravatomanga, l’ancien Premier ministre malgache Louis Christian Ntsay et Aina Fenosoa Ravatomanga.
La chronologie des événements, heure par heure, détaille le déroulé précis de la procédure. À 22 h 01 le 10 octobre, JetPrime Operations, agent de handling local, initie le processus. À 23 h 25, l’Aviation civile sollicite l’avis d’AML sur la disponibilité des emplacements et la capacité opérationnelle. Trois minutes après, AML confirme son « No objection », après vérification des aprons (aires de stationnement) et de l’état des pistes. L’autorisation finale de l’Aviation civile est émise à 00 h 28 le 11 octobre et adressée à Trans Ocean Airways, en copie à AML et JetPrime, sous le sujet « Approval for Private Flight – CAV AIRL 74 1-2025 400 ».
Confusion administrative
L’atterrissage a lieu à 00 h 45 sur la piste 14, avec allocation de la baie 47. Aucune anomalie opérationnelle ou sécuritaire n’est signalée. Les opérations post-atterrissage – logging, archivage de la clairance et coordination au sol – sont bouclées à 01 h 00. L’équipage rejoint l’hôtel Holiday Inn, tandis que les passagers se rendent à Belle-Vue, sans détail supplémentaire fourni.
Pourtant, le témoignage de l’Airfield Duty Coordinator (ADC), en poste cette nuit-là, révèle une certaine tension administrative. À 23 h 10, le contrôle aérien (ATC) alerte les opérations : le vol entre dans la zone d’information de vol (FIR) mauricienne, avec une ETA révisée à 23 h 50. AML, initialement démunie d’informations, contacte l’ATC à 23 h 12, puis le superviseur de JetPrime à 23 h 19. Celui-ci confirme que la demande de clairance est en cours, l’opérateur ayant été averti de l’obligation d’obtenir le permis avant le décollage de Tananarive. À 23 h 22, l’Aeronautical Information Service (AIS) suspend le traitement faute d’approbation du directeur de l’Aviation civile.
L’avis de non-objection d’AML est reçu par la boîte mail de l’ADC à 23h25. À 23 h 26, l’ADC valide l’opération sur le portail de l’Aviation civile. L’AIS insiste cependant sur l’attente de l’autorisation du Passport & Immigration Office (PIO). Résultat : à 23 h 27, le vol est mis en attente près de la piste d’approche (run). Toutes les parties – Duty Manager, coordinateurs de rampe et DTC – sont informées à 23 h 28.
L’autorisation finale arrive à 00 h 24 et le vol atterrit sans incident à 00 h 45.
Le rapport, archivé sous « Private Flights – Oct 2025 », ne traite pas des implications judiciaires ou diplomatiques et diffère du document commandé par Paul Bérenger, Premier ministre par intérim, la semaine précédente, qui évoquait d’éventuelles failles dans le processus.
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