Les frères Niroy et Nicolas Hazemoth ont passé plusieurs jours en détention policière. Accusés d’avoir volé le képi et d’autres effets personnels d’un policier, ils se défendent. Selon eux, en dénonçant un policier qui prenait le volant dans un état second, ils se sont retrouvés sur le banc des accusés.
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Une sortie dominicale dans les bois qui se termine en cellule policière. Les frères Hazemoth étaient en détention depuis le 9 septembre. Ces deux habitants de La Valette, Bambous, étaient accusés de vol du képi d’un policier, de son gilet fluorescent et de sa matraque. Ils ont retrouvé la liberté conditionnelle vendredi 21 septembre.
À l’origine de cette affaire, Niroy et Nicolas Azemoth accusaient un policier d’être sous l’effet d’une drogue de synthèse, alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture. « Sa voiture reculait et allait percuter la nôtre », disent-ils.
Les faits, selon les deux frères
Niroy Hazemoth quitte sa voiture et va s’enquérir auprès du chauffeur. « Quand je me suis rendu compte que le chauffeur était un policier, j’ai été choqué. Il avait l’air d’être dans un état second. » Avec son frère Nicolas et ses amis, ils tentent de dissuader le chauffeur de reprendre la route. « J’ai voulu faire une bonne action, car il avait l’air d’être ivre. Il pouvait à peine conduire », explique Niroy Hazemoth.
Ce contracteur dit avoir tenté d’arracher les clés de contact, mais en vain. « J’ai essayé de lui prendre les clés pour qu’il ne prenne pas la fuite, mais je n’ai pas pu. J’ai alors pris son képi, sa veste et sa matraque. »
Niroy Hazemoth nie avoir volé les effets personnels du policier. « Je ne suis pas un voleur. Je n’avais aucune intention de voler le képi du policier. Qu’allais-je faire avec ? Je suis en entrepreneur et je gagne ma vie honnêtement. Si j’ai pris possession de son képi, c’était pour l’encourager à nous suivre au poste de police », raconte notre interlocuteur.
Si Niroy Hazemoth a remis les effets du chauffeur au poste de Bambous, par contre, le policier a porté plainte contre les deux frères. Les deux habitants de Bambous ont été arrêtés.
Faisant l’objet d’une charge provisoire de vol, Niroy et Nicolas Hazemoth ont été détenus. « Nous ne méritons pas ce traitement. C’est en voulant faire quelque chose de bien que nous nous sommes retrouvés dans cette situation », estiment-ils.
Vendredi, Niroy et son frère Nicolas Hazemoth ont été libérés après avoir fourni une caution de Rs 15 000. Ils étaient défendus par Me Irwin Collendavelloo.
Après sa libération, Niroy ne cache pas son amertume. « S’il m’arrive un jour de témoigner d’une même scène, je passerai tranquillement ma route. Je ne veux pas risquer de me retrouver derrière les barreaux en voulant bien faire. » Il maintient que le policier était dans un état second. « Si c’était faux, pourquoi a-t-il attendu deux jours avant de porter plainte ? »
Le clip
Vêtu d’une veste de la police, le policier semble dans un état second. L’un des frères Hazemoth lui a lancé : « Tonn met aryer tonn tap avek mo loto, mo pe dir twa tonn soule. » Mais le policier, qui pouvait difficilement s’exprimer, répondra : « Mo pann fer nanie grav kouma to pe dir ». L’alcootest pratiqué sur ce policier s’est révélé négatif. Aucun dégât n’avait été noté sur sa voiture lors d’un examen.
Me Irwin Collendavelloo : « La justice a prévalu »
L’homme de loi des frères Hazemoth, Irwin Collendavelloo, a affiché sa satisfaction après la libération de ses clients. « Je suis heureux de ce dénouement, la justice et le bon sens ont prévalu. Je salue le courage de Niroy et de Nicolas Hazemoth d’avoir dénoncé un fait qu’ils ont jugé anormal. Aussi longtemps qu’il y aura des gens comme eux, il fera bon vivre ici. Je lance un appel aux citoyens pour qu’ils dénoncent les problèmes survenant au sein de la société. C’est de cette façon qu’on pourra combattre le fléau de la drogue. »
Nicolas Hazemoth : « J’ai été privé de ma famille »
Nicolas Hazemoth est un homme abattu. « Je n’ai pas vu ma famille cette semaine. Cela a été très dur. » Il était, lui aussi, en détention, accusé d’avoir volé le képi, la matraque et le gilet du policier. « Si la police avait découvert que nous étions ivres au volant, nous aurions été sanctionnés. Mais ce policier était dans un état second et nous sommes intervenus », raconte-il. Cet habitant de La Valette, Bambous, âgé de 22 ans, soutient que « le but de nous emparer de ses effets personnels était pour le contraindre à nous suivre jusqu’au poste de police », poursuit-il.
Nicolas Hazemoth craint que ses démêlés avec la justice n’aient des répercussions sur ses activités professionnelles. « Je ne suis pas d’accord que mon certificat de moralité soit entaché à la suite de cette affaire. Je travaille beaucoup avec les étrangers et cela peut me nuire. Je ne suis pas un voleur », lâche-il.
Dans le sillage de cette enquête, la police a interrogé une autre personne qui se trouvait sur place au moment des faits. Il s’agit de Ludovic Victor. Il était dans la voiture quand les frères Hazemoth discutaient avec le policier.
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