- Il se faisait entre Rs 500 et Rs 1 000 par jour
Le quadragénaire, traduit devant la justice vendredi, est passé aux aveux. Il indique avoir été « encouragé » par le fait que les gens ne faisaient pas la différence entre la chair de chien et celle de bouc.
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«Mo’nn trouv sa biznes-la pe marse, lerla mo’nn fer ankor… » Propos de Vishnu Armon, 42 ans. Jeudi 22 décembre, soupçonné d’avoir vendu de la chair de chien à plusieurs personnes, il a été arrêté par la Special Intelligence Cell des Casernes centrales. L’habitant de Surinam, qui est passé aux aveux, a été provisoirement inculpé pour infraction au Animal Welfare Act, vol et abattage illégal.
À la police, Vishnu Armon dit avoir été tenté d’abattre des chiens pour revendre leur chair afin de se faire de l’argent. Il en avait besoin pour se procurer ses doses de drogue. Il a donc fait une première tentative, il y a quelques mois, en abattant le chien de la famille, dont il a revendu la chair.
Constatant que les gens du quartier et des alentours n’y voyaient que du feu, le quadragénaire se serait senti pousser des ailes. Et c’est ainsi qu’il a poursuivi cette pratique, avec des chiens qu’il récupérait dans le village. « Wi, mo dakor mo’nn fer sa, plizier fwa mo’nn touy lisien mo’nn vande », a-t-il confié aux limiers de la Special Intelligence Cell des Casernes centrales. « Par zour, mo gagn Rs 500 - Rs 1 000 ar vann laviann », a-t-il ajouté.
Abattage des chiens
Vishnu Armon a expliqué aux policiers qu’il emmenait les chiens près d’une rivière dans le quartier, soit la rivière Patates à Surinam, avant de les abattre. Il récupérait la chair qu’il ramenait dans des sacs, avant de la revendre à des clients à Surinam, African Town, ou encore Martinière. Aux clients, il faisait croire qu’il s’agissait de viande de bouc. « Laser-la resanble mem parey kan gete », a fait savoir le quadragénaire à la police.
C’est jeudi, au Victoria Urban Terminal à Port-Louis, que Vishnu Armon, qui était recherché depuis plusieurs mois suivant une plainte de sa sœur pour l’abattage du chien familial, a été repéré par les hommes du chef inspecteur Rajcoomar Seewoo. Il venait de consommer sa dose de drogue, selon la police, et était sur le chemin du retour pour son village. Arrêté, il a immédiatement avoué son forfait. Confronté aux accusations de sa sœur, faites dans une déposition à la police en avril dernier, Vishnu Armon a avoué qu’il avait bel et bien abattu l’animal. Après avoir fait des aveux, il a été remis aux limiers de la Criminal Investigation Division de Souillac.
Plusieurs habitants du quartier sont indignés et stupéfiés après que la nouvelle est tombée. Dans le village de Surinam, Vishnu Armon est une figure connue surtout pour son passé tumultueux. Condamné pour le meurtre de son beau-frère en 2011, il venait de sortir de prison et résidait sous le toit de sa sœur.
Dans le quartier, on parle d’un homme de qui tout le monde préfère garder ses distances. D’ailleurs, à Surinam, certains n’hésitent pas à le qualifier de « maniaque ». « Sa, enn move maniak sa… » Cette affaire n’a pas été oubliée dans le village, même si cela remonte à plus de 11 ans : Vishnu Armon a tué son beau-frère Vijay Sanaruth en le brûlant après l’avoir aspergé de rhum. Le jour du drame, la victime aurait surpris Vishnu Armon dans une position compromettante avec sa belle-mère. Une dispute s’est ensuivie, avant que Vishnu Armon ne tue Vijay Sanaruth.
Condamné pour meurtre en 2011
Ce dernier a toutefois nié les accusations portées contre lui depuis son arrestation.
« Ziska zordi li dir fos sa, zame li’nn touy bofrer-la », confient des voisins. Condamné à dix ans de prison, Vishnu Armon a bénéficié d’une remise de peine, recouvrant la liberté au bout de sept ans, en 2020. Mais il était désormais accro à la drogue.
Il s’est alors mis à vivre au jour le jour, mais était soupçonné de plusieurs larcins perpétrés dans son village. « Li al kokin legim ek frwi kot dimoun pou vande, lerla li gagn so doz », relate une proche. Vishnu Armon sera d’ailleurs entendu sur plusieurs cas de vol commis dans le sud de l’île.
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