Fawzee Coowar, négociant dans la vente de venaison, est catégorique. Pour lui, pas question d’augmenter le prix même si la viande de cerf est rare sur le marché en cette période. Il avance que la vente de la viande de cerf a chuté de plus de 50 % depuis que le communiqué d’interdire la chasse a été publié. « En moyenne, je vends 100 kg de viande de cerf par jour. Mais depuis vendredi dernier, la vente ne dépasse pas les 40 kg », indique notre interlocuteur. Il assure toutefois qu’il n’y a aucun problème à consommer la viande de cerf. « La décision d’interdire la chasse a été prise par mesure de précaution », soutient-il.
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Catherine Lesur, secrétaire de la Mauritius Meat Producers’ Association (MMPA), abonde dans le même sens : « Pour l’instant, nous constatons que les prix de la viande de cerf sont restés stables. D’ailleurs, ce sont les mêmes prix pratiqués pendant ces dernières années. » Elle fait ressortir que le prix de la viande de cerf n’est pas fixé. Par ailleurs, poursuit-elle, il revient aux propriétaires des chasses (« chassés ») de décider du prix de vente, en fonction de leur cheptel. Ainsi, le prix est négocié entre eux et les bouchers. « Je ne vois aucun risque d’augmentation des prix dans les jours ou encore les semaines à venir », dit-elle.
Manque à gagner
D’autre part, si l’interdiction de la chasse est nécessaire afin d’éradiquer cette épidémie au plus vite, certains domaines se retrouvent devant un dilemme. C’est ce que déplore Jean Pierre de Sornay, vice-président de la Société des chasseurs de l’île Maurice. « D’abord au niveau de la gestion des troupeaux : si le quota de cerfs abattus n’est pas atteint, il risque d’y avoir une surpopulation, donc over grazing et les efforts faits pour entretenir le pâturage risquent d’être réduits à néant. Il faudra alors nourrir les cerfs d’aliments spéciaux et financièrement, cela risque d’être lourd», explique-t-il.
Jean Pierre de Sornay ajoute qu’il sera probablement impossible de rembourser aux chasseurs qui ont payé des droits de chasse, surtout dans le cas des petits chassés. En effet, l’argent reçu pour ces droits de chasse couvre souvent les frais d’entretien et de gardiennage. « Je pense que le délai d’interdiction risque fort d’être prolongé. Mais il faudrait impérativement que le ministère prolonge alors la saison de chasse afin que les chassés confrontés à ces problèmes puissent atteindre leurs objectifs », recommande le vice-président de la Société des chasseurs de l’île Maurice.
Entre Rs 120 et Rs 170 le demi-kilo
Selon les bouchers contactés, les prix pratiqués sur le marché seront les mêmes, soit entre Rs 120 et Rs 170 le demi-kilo.
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