Arrestations pour trafic de cannabis en mer : un médecin soupçonné d’avoir remis un faux certificat médical à un suspect 

Un médecin du gouvernement est soupçonné d’avoir délivré un faux certificat médical à un dénommé Michael Peter Jean Larhubarbe, en liberté conditionnelle pour une affaire de drogue. Ce dernier, accompagné de trois complices, a été arrêté le mercredi 28 février 2024 lors d’une opération en haute mer. Des échantillons prélevés sur leur bateau ont confirmé la présence de cannabis. Les suspects sont en détention. 

Un Government Medical Officer, affecté à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo de Port-Louis, sera bientôt convoqué par la police. Ce médecin est soupçonné d’avoir délivré un certificat médical frauduleux à un individu nommé Michael Peter Jean Larhubarbe, placé sous liberté conditionnelle dans une affaire de drogue. Grâce à ce document, le suspect, âgé de 43 ans, a obtenu une exemption d’environ une semaine de sa responsabilité de se présenter quotidiennement au poste de police de Grand-Baie entre 6 heures et 18 heures, comme stipulé dans les conditions de sa liberté conditionnelle. 

Mais Michael Peter Jean Larhubarbe a, de nouveau, été arrêté aux petites heures le mercredi 28 février 2024, aux côtés de trois autres complices : Michael Kurty Jerome David, âgé de 40 ans et habitant Petite-Rivière ; Ankesh Chellen, âgé de 24 ans et originaire de Calodyne ; ainsi que Francois Frederick Mahon, âgé de 49 ans et habitant Vacoas. Les quatre hommes ont été interpellés en haute mer lors d’une opération visant à déjouer un trafic de cannabis. 

Le médecin ciblé devrait faire l’objet d’une enquête pour entente délictueuse. L’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) devrait l’interpeller dans les jours à venir. C’est la veille du départ pour le « Drug Trip », soit le jeudi 22 février 2024, que Peter Larhubarbe a obtenu ce certificat. 

Pleine forme

Le document atteste qu’il a d’importantes blessures à la cheville qui l’empêchent de marcher. Il a fait parvenir le certificat au poste de police de Grand-Baie, ce qui lui permettait de ne pas éveiller les soupçons lorsqu’il ne se présentera pas. 

Or, sur des enregistrements de vidéosurveillance, les enquêteurs se sont rendu compte que Peter Larhubarbe était en pleine forme et qu’il pouvait circuler. Il avait même enlevé le plâtre pour faire le trajet en mer. Le vendredi 23 février 2024, il a embarqué sur le bateau appelé « Kraken » avec ses complices pour leur expédition maritime. 

Mais vers 7 heures le mercredi 28 février 2024, la Force Crime Intelligence Unit (FCIU) et la Maritime Intelligence Cell, accompagnées de la National Coast Guard et de la Customs Anti-Narcotics Section de la Mauritius Revenue Authority, ont intercepté le bateau. L’embarcation, qui opère sous un permis de bateau de pêche, se trouvait dans les parages de l’île-aux-Serpents, au nord-est de Maurice. 

Alors qu’ils étaient en approche, les policiers ont vu les suspects balancer six sacs de voyage par-dessus bord. Malgré les efforts déployés par les limiers pour récupérer la cargaison, les colis jetés à l’eau en haute mer n’ont pas facilité la tâche. La police soupçonne qu’il s’agissait d’une importante quantité de drogue, principalement de cannabis. « Kapav ti pou ena lao 300-400 kilo dapre seki NCG inn trouve », soulignent les responsables de la FCIU. 

Des échantillons prélevés par la police sur au moins deux points stratégiques du « Kraken » ont révélé la présence de cannabis lors d’analyses scientifiques. La présence de dix-sept bidons de diesel a aussi interpellé les enquêteurs. Avec une telle quantité de carburant, le bateau aurait pu faire une très longue traversée maritime sans problème, confient des responsables de l’opération qui aura duré toute la nuit de mardi à mercredi.  La police soupçonne les quatre suspects d’être partis récupérer cette importante cargaison de cannabis en mer. Ils ont été arrêtés puis placés en détention. Ils y sont toujours.