Sous la direction d’Anil Kumar Dip, le Police Headquarters (PHQ) et le Bureau du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) se regardaient en chiens de faïence sur des « High Profile Cases » logés en cour. Le bureau du Commissaire de Police (CP) d’alors refusait d’avoir recours à des représentants du State Law Office, provoquant une escalade et des crises institutionnelles entre ces deux entités censées travailler de pair. Cette tension avait coûté à l’État la somme de Rs 14 millions pour les frais des avocats du privé auxquels l’ancien CP, Anil Kumar Dip, avait eu recours.
Publicité
Avec l’interrogatoire et l’arrestation d’Harvesh Kumar Seegolam survenus vendredi dernier, il revient que l’Assistant Commissaire de Police (ACP) Krishna Kumar Rajaram a fortement privilégié une collaboration avec le Bureau du Directeur des Poursuites Publiques. Le patron du CCID est à l’origine d’une initiative de travail conjoint avec le Bureau du DPP concernant ce « High Profile Case ». Cette collaboration porte notamment sur les retombées de l’interrogatoire d’Harvesh Kumar Seegolam, ex-gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), dans le cadre de l’enquête pour le délit de « Conspiracy to Defraud » à hauteur de Rs 45 millions, au préjudice de la Mauritius Investment Corporation (MIC).
Malgré l’heure tardive à laquelle cet interrogatoire a pris fin, soit autour de minuit, des représentants du Bureau du DPP ont répondu favorablement à l’appel de la police pour permettre la progression de cette enquête. « Nous avons vu dans le passé qu’au lendemain de certaines arrestations, les accusations étaient rayées en cour. Mais cette fois, la police cherche à monter un dossier solide en collaboration avec le Bureau du DPP pour que l’affaire soit jugée en cour », indique-t-on du côté des Casernes centrales.
Matière à poursuite
À l’issue de cette longue séance d’interrogatoire, qui a duré 14 heures, la police a communiqué les « Facts & Circumstances » obtenus aux représentants du Bureau du DPP. Jugeant qu’il y avait matière à poursuite, peu avant minuit vendredi, le Bureau du DPP a décidé de procéder à l’arrestation du prévenu. Harvesh Kumar Seegolam a ensuite été placé en détention au Centre de détention de Moka.
Le samedi 4 janvier, devant le tribunal de Port-Louis, il a été provisoirement inculpé pour « Conspiracy to Defraud », en infraction à la Section 109(1) du Code pénal.
D’autres arrestations à venir
Lors de son interrogatoire vendredi, le suspect a été soumis à pas moins de 40 questions. À la lumière de cet interrogatoire, les Casernes centrales s’attellent à dresser une liste d’autres protagonistes qui devront être convoqués au 12ᵉ étage de la Sterling House. Il n’est pas exclu que d’autres arrestations soient effectuées dans cette affaire de scandale financier.
Après une nuit derrière les barreaux, Harvesh Seegolam a été libéré samedi sur ordre de la Bail & Remand Court (BRC). Ce lundi, il devra de nouveau se présenter devant le tribunal pour s’acquitter de deux cautions totalisant Rs 250 000 et signer un engagement de dette de Rs 5 millions. Plusieurs autres conditions strictes ont été attachées à cette remise en liberté conditionnelle accordée à l’ex-VVIP du gouvernement sortant.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !