Les sœurs Shazia et Adiila Oozeerally, âgée de 33 ans et de 42 ans respectivement, se sont retrouvées du jour au lendemain plongées dans une sombre affaire de drogue. Arrêtées en début de semaine, elles sont suspectées d'être impliquées dans un trafic de cocaïne d'une valeur de Rs 117 millions. Suite à une dénonciation d'un dénommé Abdool Rahim Hussein, les deux sœurs ont été inculpées pour trafic de drogue et placées derrière les barreaux. Dans le quartier de Plaine-Verte, d'où elles sont originaires, il est difficile pour certains d'imaginer qu'elles puissent être trempées dans une telle affaire.
Un résident du quartier s'exprime : « Je les connais depuis leur enfance. Elles ont toujours été gentilles. Entendre qu'elles seraient impliquées dans un tel trafic est incroyable ». C’est d'autant plus surprenant : leur père était un homme respecté, ayant fait carrière dans les forces de l'ordre et occupant le poste d'assistant-surintendant de police au moment de son décès à l'âge de 56 ans.
Un membre de la famille témoigne : « Cela fait 19 ans que leur père est décédé. Si Shazia était encore ado, sa sœur était déjà une adulte. Mais elles n'ont jamais été impliquées dans des affaires louches ». La plus jeune vivait avec leur mère, l'aînée, elle, s'est mariée et s'est installée à Pailles.
Shazia, passionnée d'esthétisme, a monté sa propre affaire en tant que maquilleuse après ses études. « Elle s’est bâti une solide réputation grâce à sa passion et est devenue très populaire », confie ce proche. Adepte de sport, de fitness et de musculation, elle fréquente régulièrement une salle de sport dans la capitale. En février 2010, Shazia a épousé Ally, son amour de jeunesse. De leur union sont nées deux filles. « Elle est une mère attentionnée, accordant une grande importance au bien-être de ses enfants. Quant à sa sœur Adiila, elle s'est lancée dans la coiffure, et les deux sœurs ont établi leurs commerces non loin de leur domicile à Plaine-Verte. Adiila est également mariée et mère de trois enfants » dit-il.
Allégations
Pour leur famille, rien n'aurait pu laisser présager qu'elles se retrouveraient derrière les barreaux. Les allégations d'Hussein Abdool Rahim ont été un choc pour eux. Un proche membre de la famille estime que les accusations sont sans fondement et accuse Hussein Abdool Rahim de mentir. Il déclare : « Sa boug kinn donne deklarasion-la enn demon.(…) Sa de tifi la pena nanie dan sa trafik-la. Linn piez zot ». Il tient à préciser que la voiture de Shazia, saisie par la police, a été achetée grâce à un prêt bancaire contracté il y a près d'un an.
Il revient que Shazia s'était récemment fait de nouveaux amis, dont Haider, autre suspect impliqué dans cette affaire. Confrontée aux allégations portées contre elle dans un entretien avec les enquêteurs, elle a nié les accusations en les attribuant à un acte de vengeance de la part d'Hussein Abdool Rahim, un ancien ami qu'elle fréquentait à la salle de sport.
Le lundi 11 septembre dernier, tout a basculé pour elles. L’intervenant affirme avoir aperçu plusieurs policiers ce jour-là au rez-de-chaussée. Il explique : « Toute la nuit, j'ai vu plusieurs policiers qui surveillaient à l'étage. » Par la suite, il a constaté le départ des véhicules de police. Ce n'est que le lendemain qu'il a appris l'arrestation des deux sœurs. Il ajoute : « J'ai entendu dire que la police n'avait rien trouvé lors de la fouille. L'information a été rapportée dans les journaux ».
Il conclut en disant : « Il est trop facile de procéder à une arrestation dès qu'il y a des allégations à la police. Je comprends que les policiers font leur travail, mais ce n'est pas la bonne façon de faire. Voir ces enfants sans leur mère me brise le cœur. »
Pour l'instant, la version des faits des deux sœurs est attendue dans le cadre de l'enquête. Elles seront interrogées en présence de leurs avocats respectifs.
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