Arrestation d’Akil Bissessur et ses proches : des zones d’ombre à éclaircir

• La police parle de « preuves accablantes »

Akil Bissessur, son frère Avinash et sa compagne Doomila Moheeputh sont en détention depuis quatre jours. L’avocat et ses proches ont été arrêtés mardi matin après qu’un colis en provenance d’Allemagne, portant le nom d’Avinash Bissessur mais l’adresse de son frère Akil, a été intercepté par les douaniers de l’aéroport. Le paquet contenait 1 022 comprimés d’Ecstasy. 

Une opération de livraison contrôlée a été organisée par la PHQ Special Striking Team (SST) et l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) au domicile d’Akil Bissessur, qui réside dans un appartement du complexe Dreamton Park à Sodnac, Quatre-Bornes. L’avocat a refusé de réceptionner le colis présenté par un policier déguisé en facteur, mais il a quand même été interpellé, tout comme sa compagne qui se trouvait elle aussi au bas de leur immeuble à ce moment-là. Parallèlement, Avinash Bissessur, habitant également à Sodnac, s’est fait arrêter chez lui par une autre équipe de la SST.

Présentés devant la Cour de district de Grand-Port mercredi, les frères Bissessur et Doomila Moheeputh sont inculpés de complot en vue d’importer de la drogue à Maurice. Leur demande de libération sous caution sera débattue le 27 juin.   

Les avocats d’Akil Bissessur et de ses proches évoquent des zones d’ombre dans l’opération policière de mardi. Ils estiment qu’il s’agit d’un « coup monté » pour piéger leur confrère. Ce dernier et sa compagne avaient déjà passé plusieurs semaines derrière les barreaux après que la SST avait saisi 53 grammes de drogue synthétique chez Doomila Moheeputh le 19 août 2022. Cependant, l’accusation provisoire de trafic de drogue retenue contre Akil Bissessur a finalement été abandonnée par le tribunal de Bambous en mars 2023.

Jusque-là, l’enquête sur l’importation d’ecstasy est menée conjointement par la SST et l’Adsu. Les auditions des suspects débuteront la semaine prochaine. Toutefois, leurs avocats demandent que la SST soit dessaisie de l’affaire en raison des antécédents d’Akil Bissessur et Doomila Moheeputh avec l’unité dirigée par l’assistant surintendant Ashik Jagai.  

Des sources proches du dossier aux Casernes centrales affirment que des preuves accablantes ont été réunies. Au niveau de la SST, on précise que l’opération de livraison contrôlée et la fouille de l’appartement de Dreamton Park « ont été filmées de A à Z par la police ». 

Au cours des perquisitions chez Akil et Avinash Bissessur, plusieurs téléphones portables ont été saisis. L’Information Technology Unit de la police va analyser les appareils. Les enquêteurs espèrent y trouver la confirmation incontestable que ce sont bien les deux frères qui ont commandé de l’Ecstasy en Europe.